Moi aussi, comme Hubert, je voulais afficher le nouveau widget disponible sur Babelio...
Mais ça ne semble pas marcher dans WordPress, je n'avais pas non plus réussi à installer celui de Random... Donc vous pouvez aller le voir sur La Feuille ou sur Babelio, mais n'oubliez pas de revenir ici pour lire la suite, sinon, à quoi ça servira que je l'écrive ?
J'ai déjà parlé de Babelio cet été, lorsque j'ai saisi dessus toute une partie de ma bibliothèque, et j'ai parlé des widgets cet hiver... Mais le widget concerné était américain, il n'en existait aucun chez les éditeurs français. Et voilà , maintenant, nous avons nos widgets du livre made in France, chez Editis pour être plus précis.
Alors au lieu de montrer sur Babelio juste une petite vignette de la couverture d'un livre, vous permettez aux visiteurs de feuilleter le livre en question, d'accéder au site web de l'éditeur, de l'acheter en ligne. Et surtout, et c'est peut-être ça qui est le plus intéressant, vous permettez à tout un chacun d'installer (en principe) le widget du livre sur son site. Bim, comme ça. Donc, haut degré de viralité. Les livres vont infecter nos blogs... Pas mal comme épidémie, non ?
Après, quelques petits détails : le choix d'interaction pour le zoom avant / zoom arrière est un peu curieux, un clic en on/off ( clic ça zoome en avant, re-clic ça zoome en arrière). Par contre, la seule façon de déplacer le doc dans la fenêtre est la barre de défilement, on aurait envie de faire un clic-enfoncé-déplacement, et de pouvoir balader le texte ainsi.
Ensuite, je ne suis pas fan des tournepages très réalistes, et de mettre en scène l'enroulement de la page avec un effet visuel bruité, ce peut être bluffant pour certains, moi, je crois que ça devient vite énervant et que ça ne sert pas à grand chose. On pourrait le débrayer, peut-être ? Même le léger ombrage des pages qui donne l'impression du relief me semble assez superflu. La perfection du simulacre est-elle à ce point nécessaire ?
D'autre part, (on est comme ça nous autres de la bouquinosphère : plus on nous en donne et plus on en veut), on aurait très envie de retrouver dans le widget des fonctions de recherche dans le texte, bref, très vite on veut un véritable eBook reader virtuel en ligne, et aussi, et aussi...)
Une petite curiosité technique (parfois, même les filles aiment se la jouer un peu tekos) : est-ce que le widget est basé sur le web service Insight de Random House, ou bien est-ce que c'est du "tout développé à la maison" ?
Saluons la performance : il est difficile d'imaginer le travail qu'il y a derrière le joli petit objet qui s'affiche. La difficulté n'est pas tant dans la réalisation de l'interface, ni du dispositif de feuilletage, que dans la numérisation des ouvrages et surtout dans l'automatisation de la production. Le principe ne trouve en effet son intérêt que s'il concerne un grand nombre d'ouvrages et se banalise, ce qui signifie qu'il ne s'agit pas de produire de façon artisanale quelques petits objets pour faire joli, mais bien de systématiser la génération de widgets, en limitant au maximum les interventions manuelles. Un sacré casse-tête, à coup sûr...
Pour la constitution d’ensembles d’ouvrages feuilletables (et leur regroupement en nombre significatif), il faudrait peut-être distinguer deux usages du feuilletage :
feuilleter pour vérifier qu’un titre ramené par une requête sur le texte offre de l’intérêt.feuilleter pour se repérer dans un ouvrage.
Dans le premier cas, il faut effectivement que la fonction soit définie sur un ensemble (cohérent, si possible — c’est à dire un fonds, qu’il soit celui d’une bibliothèque, d’un libraire ou d’un éditeur) et qu’il y ait un minimum de choix à faire.
Dans le deuxième, le feuilletage peut être utile sur un ouvrage isolé, dont on veut faire une lecture non linéaire.
Le projet Europeana offre une bonne illustration de la complexité de la situation. Pour obtenir un fonds suffisamment riche et cohérent de sorte que les lecteurs potentiels y trouvent leur compte, le catalogue de la bibliothèque va permettre d’identifier à partir d’une seule requête des ouvrages du domaine public, entièrement accessibles au feuilletage (les deux fonctions de feuilletage seront donc accessibles) et des ouvrages plus récents, soumis à droits, dont le feuilletage sera limité à la première fonction.
Les exigences des deux fonctions posent des problèmes différents pour la numérisation. Le site de la BnF donne accès à des documents intéressants sur ces points, l’étude de Denis Zwirn et une analyse du processus technique de constitution de fonds.
Merci pour cette analyse et critique constructive. Vos remarques sont tout à fait justifiées et pertinentes. La version actuelle du widget est encore en beta (les éditeurs aussi ont le droit de faire du Web 2.0 !!). Nous allons l’améliorer (navigation plus simple, feuilletage désactivable, mode large en affichage une page, meilleure prise en compte des scripts dans les blogs afin de pouvoir l’insérer véritablement partout et pas uniquement sur les blogs acceptant du javascript). Mais nous avons une roadmap plus ambitieuse encore avec des fonctionnalités qui je suis sur vous raviront (soyez patient…). Le widget est bien un développement original « made in editis » mais n’est pas le plus compliqué. comme vous l’évoquez très bien l’enjeu majeur est l’industrialisation et la production en masse de widget, c’est sur quoi nous travaillons actuellement. Les maisons d’éditions (et pas que celle d’Editis), ne sont malheureusement pas préparées et équipées pour faciliter une telle production. il me semble pourtant que c’est un passage obligé, non pas uniquement à des fins « marketing » comme les widgets mais aussi véritablement pour mieux gérer les contenus et le savoir-faire des maisons.
Le système a encore quelques petits bugs :la réalisation est déconcertante quand on passe en mode plein écran comme la redirection via editis (on ne sait pas si on est sur une page ou dans un widget). Pourquoi mettre une double page alors qu’on navigue page à page. Y’a 2 ascenseurs : celui de la page et celui du widget, on ne sait plus lequel prendre. Bref, trop de réglages à faire pour lire à comparer à celui de RandomHouse par exemple. Pas de moteur de recherche pour l’instant, et beaucoup de titres proposés en extraits seulement – mais chez RandomHouse aussi le plus souvent, contrairement à ce qui est annoncé. Il me semble qu’il faut l’indiquer clairement au lecteur (avec un widget d’une couleur différente, un stick sur la couverture et en tout cas, un mot à la fin de l’extrait), afin que le lecteur ne se demande pas si le livre est fini ou pas.
La modalité de commande est trop compliquée et change selon les livres qu’on teste : pour certain, c’est un redirect expresse vers une seule enseigne, pour d’autres, c’est un passage vers une page statique de choix de libraires, qui vous oblige ensuite à retaper le titre et l’auteur sur le site du libraire. Aucune des 2 solutions ne sont satisfaisantes. Faudrait ajouter un script dans le widget qui permette de choisir son libraire (via une liste de logos) et qui dirige directement vers le titre à acheter sans que l’utilisateur ait à retaper la requête.
Pour Babelio, il faudrait peut-être une petite icône pour indiquer les livres dont on peut feuilleter les pages.
En tout cas, ça me semble intéressant que des éditeurs investissent Babelio, même sous forme de test. On aimerait les voir mettre aussi des étiquettes, des citations et d’autres informations sur les livres qu’ils ajoutent. Ca donnerait certainement lieu à des fonctionnalités nouvelles.
Merci pour toutes vos remarques très constructives. une prochaine version du widget sera disponible avant la fin de l’année avec des améliorations graphiques et ergonomiques intégrant certaines de vos remarques…mais ne demandez pas de droit d’auteur SVP !!! ;-)