Vous lisez. Votre lanterne magique intérieure se met en marche. Les personnages prennent vie dans votre imagination. Leurs traits peuvent demeurer indistincts, vous leur attribuez cependant à chacun une personnalité unique, ils ont dans votre esprit un timbre de voix, une qualité de présence particuliers.
Vous allez voir au cinéma une adaptation de ce roman que vous avez lu. Quelle que soit la qualité de cette adaptation, elle fera en quelque sorte violence à ce théâtre que vous aviez bâti, lecteur solitaire. Si le film est bon, vous abandonnerez sans regrets vos fantasmagories pour accepter que les personnages soient incarnés par tel acteur, ou vous conserverez en mémoire deux versions distinctes de l’histoire, la vôtre, intime, et celle du réalisateur, partagée.
Rencontrer brutalement, à l’occasion d’un rendez-vous organisé, tout un groupe de personnes dont vous lisez les écrits depuis longtemps, avec qui vous avez échangé, d’un commentaire à un lien, de blog à blog, procure une impression un peu similaire.
Vous vous faisiez inévitablement une image des habitants de la « bouquinosphère », image un peu floue : ce qui comptait pour vous c’était simplement ce que ces personnes écrivaient. Et ce qui se substitue, en cette soirée du 12 juin, à cette image, ce ne sont pas des incarnations alternatives issues de l’imagination d’un cinéaste, ce sont tout simplement des personnes réelles, des personnes « en vrai ».
J’ai apprécié cette rencontre « en vrai » avec ces amoureux du livre et de la littérature, avec ces explorateurs, souvent pionniers, du web et des nouvelles technologies. Et je tire mon chapeau au metteur en scène : adaptation réussie.
Ce sont les participants qui ont tout fait. C’est eux qu’il faut remercier.
Très sympa en effet. Je crois que tout le monde a passé une bonne soirée. Hubert, je pense par contre que tu sous-estimes ta responsabilté dans cette première bouquinosphère: il fallait quelqu’un pour lancer le concept et l’invitation. Bravo!
Très agréable de pouvoir échanger avec les internautes, les libraires, les blogueurs, les éditeurs et même les bibliothécaires. Et puis certains sont venus de loin. Caramba, le numérique nous pousse à nous mouvoir réellement. Serait-ce une des finalités des réseaux sociaux?