« Autrefois, je travaillais uniquement lorsque j’étais au bureau, et je m’amusais seulement à la maison ou dehors. Je lisais un livre chez moi ou bien je l’emmenais consciemment avec moi. Je regardais des films à la télé ou au cinéma. Aujourd’hui, je peux consulter mon profil Facebook chez le coiffeur sur mon Blackberry. Je peux lire le fil RSS Publishers Lunch de Michael Cader et lire une analyse du Règlement Google Recherche de Livres en attendant que le mach de foot commence. Pendant que j’attends les 10 minutes requises pour qu’une vidéoconférence transcontinentale fonctionne, je peux jeter un rapide coup d’Å“il sur Funny or Die (gags vidéo) et regarder quelques blagues. Si j’ai rendez-vous avec un copain dans un pub londonien et qu’il est en retard, je peux sortir mon iPhone et lire le New York Times, aller voir Zagat.com ou choisir plutôt de réserver une table avec OpenTable.com, tout cela avant que mon ami arrive pour boire sa bière. Je peux lire et envoyer des commentaires et même mettre à jour mon blog. Je peux tweeter ou lire des tweets. »
Qui s’exprime ainsi ? Evan Schnittman, Vice Président chargé du développement et des droits aux Presses Universitaires d’Oxford.
Evan, qui n’est pas un natif du numérique, s’inclut, par les pratiques décrites ci-dessus, dans ce qu’il nomme la Génération du « À-la-demande ». (On-demand Generation).
Plus loin, dans ce billet que je vous engage à lire (parce que je ne vais pas le traduire en entier, quand même…), il ajoute :
« Le défi que nous devons relever aujourd’hui, en tant qu’industrie, ce n’est pas de savoir si la Génération du À-la-demande va adopter les livres numériques – c’est une évidence. La question est de savoir si nous allons être en mesure de permettre des lectures immersives d’une manière qui conviendra à cette Génération du À-la-demande. Pouvons-nous lui procurer de la lecture immersive à la demande ? Pourrons-nous permettre aux clients d’acheter du contenu et de le lire comme ils le veulent, où ils le veulent, quand ils le veulent ? »
Plutôt une bonne question, non ?
Internet nous rend directement accessibles, à tout moment et en tout lieu, tous les éléments du système culturel que nous avons constitué et qui nous définit. Nous met au centre d’une sphère qui est celle de notre univers culturel propre, où tout se place sur une seule orbite, à égale distance de nous. En quoi consiste l’invention d’une nouvelle perspective, qui confirme celle la Renaissance plutôt qu’elle ne l’abolit. Nous entrons dans l’ère de la « perspective numérique » évoquée par Olivier Auber. La bibliothèque avait une profondeur, les musées aussi. Il fallait se rendre dans la ville où se trouvait tel musée. Puis, à l’intérieur du musée, il fallait trouver son chemin vers telle Å“uvre. Cette profondeur (de champ) est abolie par Internet
Je crois que la perspective numérique crée d’autres champs de profondeur
http://www.youtube.com/watch?v=N_yxcpcej3Y&eurl=http%3A%2F%2Ftwitwall.com%2Fview%2F%3Fwho%3Dfmeichel%26p%3D2&feature=player_embedded
Toute Å“uvre possédant sa propre URL m’est immédiatement accessible, ni plus ni moins éloignée de moi qu’aucune autre. Un poème qui possède sa propre URL est ainsi déterritorialisé, détaché (du contexte) du recueil où l’auteur l’a produit et où il le propose.
@cjacomino : un poème que je ne connais pas ne m’est pas accessible a priori, même s’il est doté d’une URL valide. Il faut qu’il m’ait été recommandé par quelqu’un, ou éventuellement une application s’appuyant sur les goûts de mes concitoyens. C’est cette dimension qu’il faut ajouter pour voir que toutes les Å“uvres ne se situent pas à même distance sur l’Internet.
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