#sdl09ldd : mettre un dièse aux mots

Mettre un bémol, on voit bien ce que ça veut dire, sans connaître le solfège. Mais, « mettre un dièse » ?

Hier soir, Peter Brantley twittait en direct d’un symposium à la Columbia Law School concernant le Règlement Google, et ses répercussions à long terme. On peut suivre, moyennant décryptage de quelques raccourcis (BRR = Books Rights Registry), ses notes de conférence avec le hashtag #gbslaw.

Qu’est-ce qu’un « hashtag » ? C’est une série de caractères précédée du signe #, dont les utlisateurs conviennent du sens. Tout message sur twitter comportant ce hashtag pourra être ainsi considéré comme faisant partie d’un ensemble de messages, auquel est associé un contexte défini.

Cela permet d’effectuer des recherches, et aussi de donner en quelques caractères le contexte d’un tweet.
Souvent, il s’agit d’un événement, comme dans le cas de #gbslaw. Le premier qui commence à twitter un événement propose le hashtag. Il existe aussi des hashtag thématiques, comme #followfriday. Il sert simplement à indiquer à ses followers des personnes intéressantes à suivre sous twitter…

Nombreux sont mes « Following people » d’outre atlantique qui assistent ces jours-ci à  SXSW , et utilisent le tag #sxsw.

Mais ici en France, on twitte aussi !  Le hashtag pour « Dem@in le livre » au Salon du Livre est : #sdl09ldd.

Peut-être se trouvera-t-il quelques twitterers pour couvrir les deux débats organisés par Alain Pierrot, et que j’ai le plaisir d’animer ?

Dimanche à 17h30 :

Bibliothèques numériques, de la consultation en ligne au téléchargement
Où en est-on de la consultation en ligne et du prêt par les bibliothèques numériques ? Aspects sociologiques de la lecture numérique.

Daniel BOURRION, conservateur des bibliothèques, Bibliothèque Numérique de l’Université d’Angers
Alain GIFFARD, spécialiste des technologies de l’écrit, président de la Mission interministérielle pour l’accès public à l’Internet
Yannick MAIGNIEN, directeur du TGE (Très Grand Equipement) ADONIS.
Lundi à 14h :

Comment « rematérialiser » les livres numériques au gré des lecteurs ? Impression à l’unité, fichiers numériques, sont-ils opposés ou complémentaires ?

Pierre-Henri COLIN, responsable de l’offre e-paper chez 4D Concept
Hervé ESSA, directeur marketing et  commercial chez Jouve
Frédéric FABI, président et fondateur du groupe Dupliprint
Moritz HAGENMÃœLLER, directeur de Books on Demand.

Publié dans éducation, hors ligne, la vie numérique, liseuses, manuel scolaire | 4 commentaires

La lettre de Mike aux auteurs (3)

Voici la  troisième partie de la « lettre d’un éditeur à ses auteurs », publiée aujourd’hui par Mike Shatzkin,  pour leur parler de ce que sera un « livre numérique enrichi ».  Il s’agit d’une lettre fictive, d’un éditeur imaginaire nommé NTP, à ses auteurs. Vous pouvez  lire si ce n’est déjà fait la traduction de la première et de la deuxième partie.

Ce billet traite des points deux et trois : qu’est-ce qui est attendu de la part de l’auteur pour arriver au résultat, et quel sera l’accord passé entre notre société imaginaire, la NTP et l’auteur.

Bien sûr, NTP ne pourra pas faire grand chose pour créer des livres numériques enrichis sans votre aide, et celle des autres auteurs. Alors, en quoi avons-nous besoin de vous pour que notre projet se réalise ?

La réponse s’articule en deux parties : les éléments de valeur que vous pouvez ajouter pendant le processus de création du livre, et ceux que vous pourrez ajouter après la publication.

Vous disposez d’un matériel bibliographique et de notes documentaires que nous n’allons pas inclure dans le livre ?  Avez-vous archivé les liens vers les sources que vous avez utilisées sur le Web ? Vous êtes-vous inspiré de personnages ou de lieux dans votre ouvrage, sans les révéler, et qui pourraient avoir un intérêt en tant que matériel supplémentaire pour les lecteurs de votre livre ?

Nous allons vous donner la possibilité de contribuer au dictionnaire qui accompagnera chaque livre numérique. Allez-vous la saisir ?

Vidéo et audio sont les bienvenus. Vous pouvez parler de votre livre à vos lecteurs, ou bien du prochain livre sur lequel vous travaillez déjà, ou d’un livre que vous avez envie de recommander. Nous vous fournirons des indications sur ce que nous pensons être le plus efficace, (en un mot : brief ), et nous définirons des critères de qualité et de pertinence, mais nous souhaitons proposer aux lecteurs de ces livres numériques enrichis une section « De la part de l’auteur » qui vous laisse une grande marge de manœuvre.

Nous souhaitons utiliser l’  « espace »  dont nous disposons dans un livre numérique pour  en dire plus sur le livre que vous avez écrit, à propos du monde dans lequel se déroule l’histoire (s’il s’agit de fiction), ou leur proposer un réel accompagnement  (s’il s’agit d’un document ). Cela peut se faire grâce à du texte que vous aurez écrit, ou par des éléments que vous pouvez nous signaler, dont nous pouvons acquérir les droits pour les ajouter au livre numérique ou simplement pointer vers eux grâce à un lien. Et ces éléments peuvent relever de n’importe quel média.

Ce qui nous conduit à la partie la plus délicate : quel va être notre accord ? (Note du blogueur ; je compte ajouter ici des chiffres. Les chiffres ne sont pas aussi importants que les conditions et les circonstances qui les accompagnent.)

Notre contrat standard pour les ventes de  livres numériques vous permet de percevoir 25% des montants nets perçus par l’éditeur (NTP) – (NDT : l’assiette en France est plus généralement le prix TTC, ce qui est différent ) Nous vous paierons la même chose pour les livres enrichis, même si certains des éléments qu’ils contiennent, comme le dictionnaire,  seront fournis par nous.

En supplément, nous vous demanderons seulement de nous céder des droits non exclusifs en ce qui concerne tout le matériel d’enrichissement des livres numériques. Si vous écrivez un texte original pour l’inclure dans ce matériel, vous pourrez nous le donner et le revendre pour qu’il soit inclus dans quelque chose d’autre, tant que notre droit de ventre le livre numérique que nous avons créé ne s’en trouve pas perturbé.  Bien que nous puissions certainement « extraire » plus facilement du matériel d’un livre numérique que d’un livre que nous stockons dans nos entrepôts sous forme imprimée, les coûts de gestion d’une telle entreprise seraient incontrôlables. (précision : nous pouvons nous arranger pour extraire du matériel si vous nous rémunérez pour ce faire.)

Nous prévoyons la possibilité d’ajouter de la  publicité dans un livre numérique enrichi, ainsi que le fait que la promotion d’un autre ouvrage puisse être accompagné d’un revenu additionnel pour vous. Nous donnerons aux auteurs un droit de veto, ils pourront ou non accepter ce type d’arrangement, et nous partagerons avec eux 25% des revenus issus de la publicité ou des ventes liées. Si c’est vous qui amenez l’annonceur, vous aurez un bonus de 10%.

C’est nous qui contrôlons entièrement la fixation du prix de nos livres numériques enrichis.. bien sûr. Notre stratégie consiste à augmenter leur prix, mais pour des raisons tactiques, nous pourrons être amenés à les distribuer gratuitement, dans le cadre d’opérations spéciales ou de promotions.

Nous souhaitons que nos livre numériques tirent parti des possibilités de la synthèse vocale, sur tous les terminaux qui le permettent, mais, à votre demande, nous la bloquerons sur les terminaux qui permettent cette option.

Le « deal » que nous recherchons avec vous est le suivant : nous, comme vous, allons faire des efforts supplémentaires pour promouvoir notre produit de base, votre livre, et pour améliorer la compréhension de ce que seront les « produits de base » de demain, les livres numériques enrichis. Nous espérons que nos auteurs seront nombreux à être enthousiastes au sujet de cette idée dès son apparition,  et que la plupart des autres nous rejoindront progressivement, au fur et à mesure que nous développerons le concept.

P.S. : Depuis que j’ai commencé cette série de billets, j’ai appris l’existence d’une étude sur les livres numériques réalisée par John Warren et la Rand Corporation. L’article de John est très complet et recense les points les plus importants concernant les capacités des livres numériques, y compris les liens hypertextes et le multimédia, et traite aussi des expériences en terme de fixation des prix, qui ne sont pas couvertes dans mes billets. Cependant, cela ne recouvre pas ce que je considère comme le point central de mon approche, qui est qu’un éditeur doit se doter d’une base de données, et d’un nouveau mode d’échanges avec ses auteurs, pour vraiment entrer dans l’ère du livre numérique.
L’approche livre par livre, qui est naturelle et qui est celle couverte par l’étude de Warren, ne sera pas rentable pour le livre numérique grand public pendant quelque temps, peut-être pendant plusieurs années.

Texte inséré initialement sur le blog de Mike Shatzkin dans un billet intitulé “Enhanced Ebooks, Part 3“.

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La lettre de Mike aux auteurs (2)

Mike Shatzkin publie aujourd’hui la seconde partie de sa « lettre d’un éditeur à ses auteurs », pour leur parler de ce que sera un « livre numérique enrichi ». Il s’agit d’une lettre fictive, d’un éditeur imaginaire nommé NTP, à ses auteurs. Vous pourrez lire  la traduction de la première partie, et en voici la suite :

« 1. Qu’entendons-nous, chez NTP, par « livre enrichi » ?
2. Qu’aurez-vous à faire, vous, en tant qu’auteur, pour nous aider à en créer ?
3. Quel sera notre arrangement ?

Le terme « livre enrichi » désigne quantité de choses, probablement des douzaines, si ce ne sont des centaines, de choses différentes au fil du temps. Le seul exemple auquel on peut se référer actuellement est celui des bonus des DVD : l’offre de contenus additionnels, certains issus des rushes écartés au montage, d’autres du matériel promotionnel (bande annonce par exemple). Il faudra un bon moment pour penser à toutes les choses que nous pouvons faire avec les livres, et encore du temps et des expérimentations pour savoir ce qui pourra vraiment bien marcher. Nous savons que nous avons des outils et il est temps de nous mettre à les utiliser pour accomplir quelque chose d’utile.

Les outils comprennent les liens internes, les liens externes, les vidéos embarquées, du contenu additionnel ( textes et illustrations ) et même des applications logicielles.

Les objectifs ? Séduire plus le lecteur, mieux documenter les livres, promouvoir l’auteur, permettre à l’éditeur ou à l’auteur de promouvoir d’autres auteurs, ou délivrer des contenus additionnels, des produits, des services qui améliorent l’expérience utilisateur des lecteurs.

Les livres numériques en sont encore à leurs balbutiements, et une part de ces premiers efforts constituera à lever les blocages. Une grande partie de ce que nous proposons ici peut être réalisé avec des liens internes. Nous les utiliserons pour rendre les notes de bas de page accessibles de façon transparente dans tous les formats. Comme vous le savez, aujourd’hui elles ne le sont pas. Nous chargerons un dictionnaire lié à chacun des mots du livre (et nous permettrons aux auteurs d’ajouter des entrées comme ils l’entendent, incluant dans le dictionnaire les noms propres qui sont cités dans leur texte).

Les liens externes nécessitent une connexion web. Vous pourriez ajouter des liens vers Wikipedia, vers diverses sources d’information, pour offrir plus de détails sur tel ou tel personne ou événement mentionné dans votre ouvrage. Pour permettre aux lecteurs de  se mettre à l’abri des occasions de distraction que peuvent constituer les liens, nous offrirons la possibilité aux lecteurs de désactiver la fonction de colorisation des mots liés.  Mais nous sommes convaincus que les lecteurs peuvent tirer un grand bénéfice de ces liens et nous devons les leur fournir dans les livres numériques.

Mais dans un premier temps, il y aura  un véritable intérêt à introduire des éléments présents sur le web dans le fichier lui-même, pour avoir plus de contrôle sur les liens et permettre leur fonctionnement en mode déconnecté.

Passer de l’imprimé au numérique permet de fournir en même temps que le texte de la vidéo et de l’audio.  Nous savons que beaucoup de nos auteurs ont fait des vidéos, ou ont l’autorisation de disposer d’enregistrements de leurs apparitions télévisées. Nous voulons prendre en compte ce matériel dans la conception de ces livres augmentés.

Nous envisageons de promouvoir nos auteurs auprès de leurs lecteurs avec des biographies plus longues, des images, de la vidéo. Nous savons que les lecteurs sont intéressés par ce que lisent leurs auteurs préférés. Et nous voyons là une opportunité.

Nous ne savons pas ce qu’il en sera de la publicité dans le monde du livre numérique, ou s’il deviendra courant de trouver des revenus supplémentaires via des affiliations, en offrant des liens depuis un livre vers un autre, permettant son achat. Pour l’instant, notre idée est de travailler avec les auteurs qui veulent explorer ses possibilités de revenus, au moins tant que l’industrie n’aura pas encore de pratique établie.

Les livre numériques enrichis auront un dictionnaire interne ; ils contiendront des liens et des contenus issus du web ; ils proposeront des vidéos et de l’audio et des notes à propos d’autres auteurs ; et, dans le cas de certains livres du genre document, ils pourraient contenir des offres d’un revendeur ou d’un autre vendeur, avec plus de détails ou via des liens, qui sont irréalisables dans le cas du livre imprimé.

Prochainement nous devrons détailler ce que vous, auteurs, vous aurez à faire pour rendre vos livres numériques enrichis aussi bon qu’ils peuvent l’être.

(à suivre…) »

Texte inséré initialement sur le blog de Mike Shatzkin dans un billet intitulé « Enhanced Ebooks, Part 2« .

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La lettre de Mike aux auteurs (1)

Mike Shatzkin, fondateur et PDG de The Idea Logical Company, a une quarantaine d’années de pratique dans l’édition, dans diverses maisons pendant une partie de sa carrière, et à leur côté depuis qu’il est devenu consultant. Depuis le milieu des années 90, il a suivi les balbutiements et participé aux débats concernant l’impact du  numérique dans le monde de l’édition.

Jusque très récemment, Mike, invité dans de nombreuses conférences,  s’exprimait aussi très régulièrement dans des blogs qui l’invitaient, mais depuis quelques jours, il a son propre blog. Il a commencé aujourd’hui à publier, sous la forme d’une lettre imaginaire adressée par un éditeur fictif, dirigeant une maison hypothétique nommée National Trade Publishing (NTP) , à ses auteurs, une synthèse de ses réflexions concernant son approche stratégique du livre numérique enrichi. La lettre est longue, elle sera donc publiée en plusieurs fois. Voici la traduction (maison) de la première partie. Merci à Mike de m’avoir autorisée à la publier ici.

Mike précise dans l’introduction, que cette lettre fictive est plutôt destinée à informer des maisons d’édition généralistes et grand public, et non des maisons visant des marchés de niche ou dotées de marques connues du public ( il cite O’Reilly, Wiley ou Harlequin ) qui appliquent déjà en grande partie les principes exposés ici.

Cher auteur de la NTP,

Comme vous le savez, le marché qui grandit le plus rapidement aujourd’hui pour les éditeurs et les auteurs est celui du livre numérique : des fichiers numériques qui véhiculent des contenus que nous avions jusqu’à présent toujours vendus sous la forme de livres imprimés. Bien que ce soit le marché qui croisse le plus rapidement, et ce depuis des années, le marché du livre numérique ne représente encore qu’environ 1% de nos ventes (et probablement, des vôtres.) Mais parce que nous croyons que ces ventes pourraient atteindre 10% dans les prochaines années et croître encore plus rapidement ensuite, et parce que nous pensons que parmi les premiers à adopter le livre numérique  nombreux seront ceux qui constituent une partie très importante de notre audience (et de la vôtre) : critiques, auteurs et autres leaders d’opinion, nous, chez NTP, avons décidé d’un effort particulier pour proposer un programme plus solide dans le domaine du livre numérique. Ceci offre des opportunités pour tous nos auteurs, et j’espère que vous saurez en tirer avantage.

Il y a trois choses essentielles que nos auteurs doivent comprendre au sujet des livres numériques :

1. Ils permettent de proposer des contenus additonnels et des fonctionnalités aux lecteurs, sans coût supplémentaire pour l’éditeur. Chaque page supplémentaire dans un livre imprimé représente un coût supplémentaire. Ce n’est pas le cas pour le livre numérique. ( Cela ne signifie pas que  le livre numérique ne coûte rien : les livres enrichis que nous souhaitons produire demanderont un petit effort supplémentaire à nos auteurs, et un effort important en termes de développements de notre côté. Cette lettre est juste le signal de départ du déploiement d’une véritable infrastructure nous permettant d’essayer de faire émerger quelque chose de nouveau. )

2. Aujourd’hui, nous n’avons aucune idée de la façon dont va se définir le prix d’un livre numérique, autrement dit, de combien vont gagner l’auteur et l’éditeur pour chaque vente d’un livre numérique. Les éditeurs, nous inclus, ont tenté de maintenir le prix du livre numérique aussi proche que possible de celui du livre imprimé, et, sur la plupart des lieux de vente,  de vendre les titres au prix que nous pratiquons pour le livre imprimé. Mais nous constatons une forte  pression sur la fixation des prix, et nous voyons aussi une forte probabilité pour que différents modèles de commercialisation – ventes liées, abonnements -  deviennent incontournables dans le monde du livre. Aussi aurons-nous besoin de flexibilité dans la façon dont nous fixerons les prix de ces livres numériques enrichis. Nous aurons besoin de changer les termes de nos contrats pour répondre à cela.

3. Nous parlons de livres numériques comme si cela correspondait à une seule et même chose, mais cela n’est pas le cas. De nombreux livres numériques aujourd’hui sont lus uniquement sur des ordinateurs de bureau ou des portables, seule une minorité des ventes concerne les terminaux de lecture portables comme le iPhone ou le Kindle. Nous pensons que cela va évoluer : le Kindle va avoir un fort impact sur ce changement. Ce que cela signifie c’est que les possibilités offertes par le livre numériques, afficher de la vidéo, des liens sortants, des images de bonne qualité, ( en noir et blanc, et en couleurs ) sont variables. Nous ne pouvons offrir autant de possibilités à quelqu’un qui utilise un Kindle qu’à celui qui utilise son PC. Et ce que nous pouvons proposer à un lecteur sur iPhone, et prochainement sur Blackberry ou Androïd, dépendra de l’application de lecture qu’il utilise, celle de Stanza ou celle de Scrollmotion.

Ayant tout cela à l’esprit, NTP construit actuellement une base de données dynamique de ressources ( actifs numériques – en anglais :  digital assets NDT) pour fabriquer les meilleurs livres numériques possibles dans tous les formats, parce que nous avons compris ce que cela signifie, et en quoi cela consiste. Nous vous offrons la possibilité de contribuer à cet effort que nous faisons pour inventer le futur et, naturellement, pour en partager les revenus de manière appropriée.
Nous vous offrons également la possibilité de collaborer avec d’autres auteurs NTP pour le marketing de vos livres et des leurs, mais seulement si vous décidez de le faire.

(à suivre, mais pas demain…)

Texte inséré initialement sur le blog de Mike Shatzkin dans un billet intitulé « Enhanced Ebooks, Part 1« .

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Panoramio, Google, Twitter, Shortcovers

Les 16 811 personnes (et sûrement plus maintenant que vous lisez ces lignes), qui ont décidé de suivre @google sur Twitter dès que l’annonce de la présence officielle de Google sur Twitter a été faite ce matin, ont appris via un tweet renvoyant vers le blog de Google l’existence d’une nouvelle fonctionnalité dans Street View :

À partir d’aujourd’hui, une nouvelle fonctionnalité vous permet de parcourir les photos postées par les utilisateurs de Panoramio sur les sites majeurs autour du monde. Tous les gens qui visitent virtuellement paris pour voir la fameuse Tour Eiffel ou la cathédrale Notre Dame dans Street View peuvent également consulter un large choix de photos prises par les utilisateurs. Découvrez les vignettes des photos en haut de la fenêtre Street View, et cliquez pour agrandir. Vous pouvez aussi vous connecter à la communauté qui produit ces images – un lien vers la page Panoramio de chaque auteur apparaît avec chaque image.

Je suis impressionnée par la puissance de ces outils. Twitter, qui depuis quelques mois prend une importance considérable, surprend par ces usages nombreux, variés, certains inattendus, par la manière dont s’y inventent des codes (« RT », par exemple, ne figure dans aucun manuel, c’est le code tacitement adopté  par la communauté des utilisateurs, qui précède tout message qui est Re-Tweeté, copié-collé d’un utilisateur à l’autre, pour qu’il soit lu non seulement par les propres followers de son auteur, mais également par ceux de celui qui le répète ). Google, qui grimpe aujourd’hui dans Twitter et trouve 16 811 personnes en quelques heures pour le suivre, s’en sert immédiatement pour communiquer sur une fonctionnalité nouvelle de l’une de ses nombreuses applications en ligne. Et la Tour Eiffel, photographiée par de vrais touristes qui partagent leurs images avec ceux qui ne font que la regarder sur l’écran de leur ordinateur.

Plus que jamais, le web relie les gens. Les effets sont imprévisibles. L’effet est impressionnant.

Comme Xelle, qui a posté un de ces billets précis et détaillés dont elle a le secret sur le sujet,  j’ai téléchargé Shortcovers, nouvelle application de téléchargement et de lecture sur iPhone, et je l’ai essayée. Dans Shortcovers, des fonctions sont regroupées dans une rubrique « Social Actions » : » Lire à ce sujet », « Envoyer par mail à un ami », « Noter ce chapitre », « Tweeter ce chapitre« . »

« Tweeter ce chapitre… » Difficile à expliquer à celui qui ne connait pas Twitter. Évident, complètement évident pour tous les autres…

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Lancement imminent de Shortcovers. Un « Kindle killer » ?

Jeudi, la chaîne de librairies  canadienne Indigo va lancer Shortcovers, un site de vente de contenus numériques, livres et extraits de livres, à destination des utilisateurs de smartphones comme le iPhone, le Blackberry et les mobiles Androïd. Dans les mois qui viennent, des smartphones tournant sous d’autres systèmes (Symbian, Windows) seront également concernés, tout comme le Palm Pre.

Michael Serbinis, vice président éxécutif de Shortcovers :

« Nous pensons que la possibilité d’utiliser votre terminal mobile constitue un avantage pratique évident, en particulier pour les consommateurs qui ne sont pas de grands lecteurs. »

Shrtcovers affiche aussi l’intention de se distinguer avec des offres originales, permettant aux utilisateurs de lire le premier chapitre d’un livre gratuitement, aussi bien que d’acquérir un chapitre d’un livre à la fois. Cela sera pertinent, par exemple, si vous souhaitez n’acheter d’un guide touristique que le chapitre qui concerne la ville que vous avez prévu de visiter lors de votre prochain voyage.

Kindle Killer ? C’est peut-être un peu exagéré. Mais l’antagonisme entre Indigo et Amazon ne date pas d’hier. Indigo s’était fortement mobilisé en 2002, lorsque Amazon s’est implanté au Québec, l’accusant de contrevenir à la réglementation concernant la possession de librairies au Canada.

Craig Berman, porte-parole d’Amazon, ( Amazon qui a annoncé par ailleurs travailler également sur la possibilité de diffuser ses contenus numériques vers les mobiles ) déclare :

« Nous savons aussi que beaucoup de gens, spécialement ceux qui aiment la lecture, souhaitent disposer d’un terminal dédié, tout comme la fait de pouvoir prendre des photos avec votre téléphone mobile ne vous dispense pas de posséder un appareil photo numérique – vous souhaitez un terminal dédié pour les activités que vous appréciez ».

Voilà, notre discussion sur le thème du « grille-pain » se poursuit outre-atlantique. Ils copient tout chez nous, ces Nord-Américains !

(via Digits, signalé par Javier Alfonso Furtado sur Twitter)

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Créer de beaux livres numériques

Interview sur Teleread de Joshua Tallent, qui s’est spécialisé dans le design des livres numériques pour le Kindle. Extrait (traduction maison) :

« Je pense vraiment que l’aspect d’un livre numérique est quelque chose de très important. Les maquettistes passent des heures à faire en sorte que leurs livres soient beaux, malheureusement, l’attention portée à chaque détail ne se retrouve pas dans la majorité des livres numériques. La plupart des livres numériques produis en masse sont affreusement présentés. Soit ils n’ont tout simplement fait l’objet d’aucun effort partculier de mise en page, soit celle-ci est inconsistante et non imaginative. Tableaux et graphiques sont illisibles, les images sont floues, et parfois mêmes des sections entières de textes sont restituées sous forme d’image. Je fais de mon mieux pour que les livres sur lesquels je travaille se présentent bien sur le Kindle. J’ai recherché la meilleure mise en page, et j’ai trouvé beaucoup de petits réglages qui font toute la différence. »

On se souvient de la déconvenue de François Bon découvrant son Dylan téléchargé sur Fnac.com. On sait aussi les efforts qu’il déploie avec l’équipe de publie.net pour faire de beaux livres numériques. On salue les efforts de tous ceux qui poussent les formats dans leurs retranchements, pour obtenir les meilleurs rendus sur différents terminaux. Au moment où tous les signes d’une accélération de la production et de la diffusion de livres numériques sont là et bien là, il est essentiel que les éditeurs s’attachent autant à la qualité des livres numériques qu’à celle des livres imprimés. Cela n’est pas facile, mais si l’on ne veut pas décevoir les lecteurs, c’est indispensable.

Nul ne sait à quoi ressembleront les livres de demain, et les discussions sur cette question continuent, et continueront encore longtemps. Mais quoiqu’il advienne de la forme de ces livres ( seront-ce encore exactement des livres, d’ailleurs ? ) la qualité visuelle de ce qui s’offrira au regard du lecteur aura une grande importance, et pour qu’elle soit au rendez-vous, les éditeurs devront se montrer exigents. Qualité visuelle, mais aussi, pour toutes les lectures différentes, partagées, en ligne, pour des formes nouvelles de lecture, qualité de l’ergonomie. Nous voulons des livres numériques, téléchargeables ou accessibles en ligne, beaux et bien faits, présentant des fonctionnalités simples à utiliser. Le livre numérique n’est pas un livre au rabais, il doit servir le travail des auteurs et le plaisir des lecteurs.

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Kamikaze : BD et romans graphiques sur iPhone

Bravo les filles ! Melissa Pope et Helen Cho Anthos, co-CEOs de Genus Corp, une société basée à Los Angeles, ont développé Kamikaze, une iPhone app dédiée à la lecture de BD et de romans graphiques.

(Via  Javier Alfonso Furtado.)

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Adobe annonce Adobe Reader Mobile

Traduction de larges  extraits du communiqué de presse :

« Barcelone – 16 février 2009 – Au congrès mondial GSMA Mobile, Adobe System Incorporated a annoncé aujourd’hui la disponibilié du nouvel  » Adobe® Reader® Mobile SDK, » un kit de développement (Software Development Kit) qui  permet aux sociétés de produire des téléphones mobiles et des terminaux portables supportant sa technologie PDF recomposable, ainsi que la technologie de protection d’Adobe, tout autant que le format EPUB (standard basé sur XML), avec un large support pour les industries de l’édition.

Autour de ce nouveau SDK Adobe Reader Mobile, un certain nombre de sociétés ont annoncé des projets pour produire en 2009 des terminaux ou des applications intégrant cette nouvelle technologie Adobe, parmi lesquelles Bookeen, iREX Technologies, Lexcycle, Plastic Logic, PolymerVision Ltd et Spring Design.  Le moteur Adobe Reader Mobile est déjà intégré dans la toute nouvelle liseuse Sony.

Adobe Reader Mobile SDK propose une technologie qui rend le format PDF recomposable, permettant au texte de s’adapter automatiquement à la taille de l’écran, offrant aux lecteurs la possibilité de lire des contenus numériques sur une grande variété de terminaux en préservant la mise en page et en améliorant la qualité de l’expérience de lecture. Le support du format EPUB devrait accélérer la disponibilité de contenus numériques sur les terminaux mobiles du monde entier. Les consommateurs peuvent acquérir du contenu grâce à  Adobe Reader Mobile, qui permet aussi bien l’accès sans fil (OTA – Over The Air) que l’accès via PC et Macintosh via les dernières versions d’Adobe Digital Editions, l’application d’Adobe permettant la lecture et la gestion de sa bibliothèque numérique sur PC.

« Avec le SDK Adobe Reader Mobile, Adobe augmente la porté des contenus PDF, autorisant l’accès des usagers ds mobilesà des contenus éditoriaux riches, en mobilité », a déclaré Kevin M. Lynch, vice présendent et directeur général de la famille de produits Acribat chez Adobe? « Les consommateurs veulent du contenu qui s’affiche parfaitement sur de petits écrnas, et les éditeurs veulent s’assurer que l’expérience de lecture serz digne de leur marque et, lorsque il le faut, veulent pouvoir protéger leurs contenus. Cette nouvelle application répond à ces deux exigences.

(…)

« La puissance et la sophistication du SDK Adobe Reader Mobile va grandement améliorer Stanza, en offrant la possibilité d’une gestion flexible des droits numériques, à la fois pour le PDF et l’EPUB, ainsi que la possibilité de gérer les emprunts en bibliothèque » a déclaré Marc Prudh’hommeaux, CEO de Lexcycle. « Les 1,3 millions d’utilisateurs de Stanza, situés dans 60 pays, prouvent que la révolution de la lecture numérique est vraiment un phénomène global et que la prochaine génération de terminaux mobiles comme le iPhone et l’iPod Touch joueront un rôle majeur dans l’avenir de la lecture. »

(Question aux visiteurs : c’est quoi, « Spring Design » ? Beaucoup de « Spring Design » en réponse à ma requête sur Google, et aucun candidat évident dans le contexte de ce communiqué de presse…)

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Concurrence sur le marché du livre numérique, par Tim O’Reilly

L’éditeur Tim O’Reilly a rendu publics sur O’Reilly Radar divers commentaires qu’il avait précédemment exprimés dans une liste de discussion, en réponse à l’article de Robert Darnton, « Google and the Future of Books ». Dans cet article, paru dans la New York Revue of Books, Robert Darnton commente le  Google Book Settlement, le règlement issu de l’accord passé entre Google et les principales associations d’auteurs et d’éditeurs américains. Tim O’Reilly m’a gentiment autorisée à publier ici la traduction de son billet.
( ajout du 13/02/09 : pour une présentation de l’article de Robert Darnton, on lira utilement le billet d’Alain Giffard paru sur Ars Industrialis. )

Concurrence sur le marché du livre numérique par Tim O’Reilly – O’Reilly Radar – 25 janvier 2009

Il y a eu beaucoup de buzz sur les listes de diffusion des veilleurs du monde de l’édition ces derniers jours à propos de l’article de Robert Darnton paru dans la « New York Review of Books », Google and the Future of Books. Lorsque l’article a fait son entrée dans le hit de techmeme aujourd’hui, j’ai pensé qu’il serait peut-être approprié de partager plus largement les commentaires que j’ai faits sur la liste Reading 2.0. (liens ajoutés, corrections mineures):

L’article de Darnton est éloquent, perspicace… mais Darnton se trompe. J’ai aimé son historique de l’idée de la lecture comme un vecteur de la diffusion des Lumières, du rêve américain, son amour évident pour la mission de  bibliothécaire, et son mépris inquiet pour les profiteurs qui limitent cette mission, mais il ne peut affirmer que le Google Book Settlement va étouffer la concurrence que s’il ne prête pas attention au fait que le marché du livre numérique est actuellement en train de décoller.

Il n’y a jamais eu plus de concurrence, dans le livre numérique, ou, de façon générale, pour le livre,  que dans la « république numérique des lettres ».

Il est peut-être vrai, au sens restreint, qu’aucune autre partie ne sera en mesure de se lancer dans un projet de numérisation de masse à l’échelle de celui de Google, mais cela était déjà le cas. L’obstacle a toujours été la volonté de dépenser beaucoup d’argent pour un faible retour. L’accord ne change rien à cela.

Cependant, l’accord ne pose absolument aucune barrière empêchant les éditeurs de proposer leurs propres versions numériques, et ceci, en fait, est en train d’arriver. Chez O’Reilly, nous vendons des versions numériques de tous nos livres sous forme de souscription (Safari Books Online, qui inclut également des milliers de livres proposés par d’autres éditeurs) , de téléchargement direct depuis notre site en format pdf, mobipocket et epub, et à travers des canaux de vente de livres numériques émergents comme le Kindle d’Amazon, Stanza ou l’iPhone app store.

Safari est maintenant notre canal de vente numéro 2, juste derrière Amazon. En même temps, pour son premier mois de mise en vente, notre titre « iPhone, The Missing Manual », disponible sous forme d’une application autonome pour l’iPhone (en fait, intégrée à Stanza), a atteint des niveaux de ventes qui l’auraient mis en tête des ventes de livres imprimés de la catégorie informatique, devançant tous les livres d’informatique en version imprimée cités dans Bookscan pour la même période.

Bref, il existe des motifs économiques puissants pour que les éditeurs produisent des versions numériques de leurs livres, et pour traiter Google Books seulement comme un canal de vente parmi d’autres. Si les chiffres d’affaires générés par GBS à travers les services autorisés par l’accord sont significatifs, de nouveaux titres seront commercialisés pour ce canal par les éditeurs. Mais il n’existe aucune raison pour que les éditeurs utilisent le canal Google au détriment d’autres canaux possibles. Google va devoir faire la preuve de sa valeur, comme  n’importe quel autre canal de vente.

Franchement, j’aurais été beaucoup plus inquiet si l’utopie que Darnton appelle de ses vÅ“ux s’était réalisée, selon laquelle le gouvernement aurait financé un service équivalent, exigeant la participation de tous les éditeurs. Cela aurait bien pu étouffer dans l’Å“uf toute velléité de concurrence dans le domaine des ebooks.

Les choses étant ce qu’elles sont, nous découvrons différentes approches concurrentes, pour amorcer ce marché. Je dirais que cela s’annonce plutôt bien.

Pendant ce temps, la république des lettres et la république des idées s’est en grande partie déplacée des livres vers des dialogues comme celui que nous menons ici, vers les blogs, les sites web et d’autres services d’information. C’est vivant et cela marche bien. Pendant que j’y suis, j’imagine que ma correspondance mail et mes écrits en ligne pourraient remplir cinquante volumes, tout comme le firent les lettres manuscrites écrites par Franklin, Jefferson, Rousseau et Voltaire que Darnton célèbre. Si seulement mes écrits (et ceux de centaines de millions d’autres) méritaient autant d’être préservés !
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Cela n’est pas pour dire qu’il n’y a pas des points sérieusement préoccupants dans le Google Book Settlement. James Grimmelman a écrit un article fantastique en novembre dernier :  principes et recommandations pour le Google Book Search Settlement, (Principles and Recommendations for the Google Book Search Settlement) qui devrait être lu par quiconque essaye de comprendre en quoi consiste cet accord et comment il pourrait être amélioré.

Résumé des principes (P) et des recommandations (R) -  (les liens renvoient à la section correspondante du document ).

P0: L’accord devrait être approuvé
-  R0: Approuvez l’accord.

P1: Le Registre pose un problème antitrust
РR1 : Mettez des repr̩sentants des biblioth̩caires et des lecteurs au Conseil du Registre.
– R2 : Demandez que le registre signe un engagement antitrust
– R3 : Donnez aux auteurs et aux éditeurs du futur les mêmes droits qu’à ceux d’aujourd’hui

P2 Si ce n’était pas déjà le cas, Google pose un problème antitrust
РR4 : Faites jouer la clause de nation la plus favoris̩e.
– R5 : Autorisez les concurrents de Google à offrir les mêmes services que ceux autorisés à Google, avec les mêmes obligations.
– R6 : Autorisez le Registre à négocier au nom des ayants-droit avec les concurrents de Google.

P3:  Imposez des standards raisonnables de protection des consommateurs
– R7 : Interdisez à Google de pratiquer des prix discriminants dans la vente de livres à l’unité
РR8 : Ajoutez des garanties strictes concernant le respect de la vie priv̩e des lecteurs.
– R9 : Interdisez que l’on demande à un lecteur qu’il renonce à ses droits en échange d’un accès.

P4: Rendez les biens publics générés par le projet vraiment publics.
РR10 : Exigez que la base de donn̩e Google des livres disponibles/non disponibles soit rendue publique
РR11: Exigez que la Base de donn̩es du Registre des ayants-droits soit rendue publique.
– R12 : Exigez l’utilisation d’API standards, des formats de données ouverts, et un accès sans restriction aux métadonnées.

P5: Exigez la prise de responsabilité et la transparence
– R13 : Exigez que Google informe le public lorsqu’il exclut un livre pour des raisons éditoriales
– R14 : Précisez la définition des « raisons non éditoriales » d’exclure un livre.
– R15 : Permettez à toute institution prête à, souhaitant ou capable de participer à la numérisation des ouvrages de le faire.

J’en ajouterai une à ces recommandations : la recherche de livres devrait fonctionner comme la recherche sur le web tout court.  Étant donné les pouvoirs donnés à Google via cet accord, les recherches sur Google devraient obligatoirement présenter et classer les résultats concernant toutes les versions numériques des ouvrages qui sont disponibles en ligne, sans privilégier celles qui sont dans les archives de Google.

Je maintiens mon affirmation que le programme Google Book Search est une bonne chose pour les éditeurs, les auteurs et les lecteurs. Alors que l’accord donne effectivement à Google ce qui semble un pouvoir sans précédent sur le marché du livre épuisé mais toujours sous copyright, je ne suis pas certain que ce marché importe beaucoup aux éditeurs, alors qu’il importe BEAUCOUP au public. Et, dans tous les cas ;
1 – S’il y a une valeur significative à tirer des ces livres « Ã©puisés mais encore sous copyright », GBS va faire remonter cette valeur à la surface, et devrait mettre ces ouvrages à portée de radar de ceux qui en possèdent les droits ( si ces ayant-droits existent encore). Ces parties pourront alors commencer à exploiter ces droits, en utilisant d’autres canaux disponibles.
2 – S’il est impossible de trouver les ayants-droit, on n’est pas dans une moins bonne posture qu’auparavant, parce que, de toute manière, il était alors impossible d’identifier la valeur économique de ces ouvrages. Donc l’accord Google est pire, disons, que de simplement réduire la durée du copyright, ou de rendre obligatoire la demande régulière de renouvellement du copyright, en permettant aux Å“uvres orphelines de rejoindre plus vite le domaine public, mais ce n’est pas pire que la situation qui prévalait auparavant, dans laquelle de toute manière personne d’autre que Google ne dépensait d’argent pour numériser ces Å“uvres.

Il n’y a pas moins d’incitations à numériser des Å“uvres de valeur qu’il n’y en avait auparavant, et on peut avancer que l’accord Google va mettre en lumière des Å“uvres qui pourront ensuite être diffusées de façon concurrentielle sur différents canaux numériques de vente, selon des procédures qui ne seraient pas arrivées sans cet accord.

(article original : Competition in the eBook Market – Merci à Tim O’Reilly d »avoir autorisé la publication de cette traduction, et à Alain Pierrot pour sa relecture et ses corrections).

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Un des articles les plus commentés, suite à l’annonce du Google Book Search Settlement, le règlement issu de l’accord conclu entre Google et les deux principales associations d’éditeurs et d’auteurs américaines, est celui publié par Robert Darnton, Google and the Future of Books. Robert Darnton dirige le réseau des  bibliothèques d’Harvard, et est aussi un spécialiste mondialement reconnu de l’histoire du livre. Faute de pouvoir publier sa traduction, dont la New York Revue of Books a déjà vendu les droits, en voici un court extrait, (mais cela vaut réellement la peine de lire l’article en entier) :

« … Google va bénéficier de ce qui ne peut être autrement appelé qu’un monopole — un monopole d’un nouveau genre, pas celui des chemins de fer ou de l’acier, mais celui de l’accès à de l’information. Google n’a pas de concurrent sérieux. Microsoft a renoncé à son grand programme de numérisation de livres il y a plusieurs mois, et d’autres entreprises comme the Open Knowledge Commons (précédemment the Open Content Alliance) et the Internet Archive sont de petite taille et inefficaces par comparaison avec Google. Google seul est assez riche pour numériser à grande échelle. Et une fois en accord avec auteurs et éditeurs, Google peut exploiter sa puissance financière à l’abri d’une barrière légale; car l’action collective couvre l’ensemble des auteurs et éditeurs. Aucun nouvel entrepreneur ne pourra numériser de livres dans l’enceinte de ce territoire bien enclos, même s’il pouvait se le permettre, parce qu’il devrait reprendre à la base toutes les batailles de copyright. Si le protocole de règlement est confirmé par la cour, seul Google sera protégé contre des attaques en atteinte au copyright.. »

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Pour en savoir plus sur le Google Book Settlement :

РLe texte complet du r̬glement

Articles analysant et commentant le réglement :

Рen fran̤ais :

  • Olivier Ertzscheid : Le marché du livre comme algorithme
  • Pierre Mounier : Google investit la longue traîne du livre

– en anglais :

  • le site « pureinformation.org » propose une liste d’articles en relation avec l’accord.
  • l’ALA (association des bibliothécaires américains) a ouvert un site dédié à l’explicaion de cet accord.
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