Cory Doctorow : « over the moon »

Cory Doctorow, co-auteur du blog boing-boing, militant de L’Electronic Frontier Fondation, travaille au sein de l’organisation Creative Commons. A lire, la conférence qu’il avait prononcée devant le Microsoft Research Group à Redmond, sur le campus Microsoft en 2004, et qui commençait par ces mots : « greetings fellow pirates, arrr ! »,
Cory Doctorow, quand il ne prononce pas de virulents réquisitoires contre les DRM devant des ingénieurs de chez Microsoft, est auteur de Science-Fiction. Son dernier livre est, depuis début 2007,  tout à la fois en vente en librairie, et téléchargeable gratuitement sous licence CC, en de multiples formats, y compris sous forme de podcasts.
note de Cory Doctorow sur son site :

« These files are under Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 2.5 license. Mix ‘em up. Send them to your friends. Get creative. Tell me about it. Make cool junk. Some weirdos actually get pissed off when their readers like their stuff enough to share it and improve it. Me, I’m over the moon when that happens. « 

(Repéré grâce au blog isbn, qui – réjouissons-nous ! – est à nouveau actif.)

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Encyclopædia Britannica, gratuite pour les blogueurs

Trouvé sur PR 2.0 :  Si vous êtes un blogueur régulier, un webmaster, un auteur en ligne (et que vous lisez l’anglais…) : allez sur leur site Webshare et inscrivez-vous. Environ 24h après, vous recevrez votre code d’accès complet à l’encyclopédie en ligne. Vous pourrez également utiliser sur votre blog ou site les vidéos et les widgets proposés par l’encyclopédie.

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Read & Go : les liseuses se connectent

Hadrien l’annonce sur Feedbooks, une expérimentation vient d’être lancée par Orange en partenariat avec cinq grands titres de la presse française ( Le Monde, le Parisien, les Échos, l’Équipe et Télérama ) ainsi que pour la bibliothèque numérique associée, Feedbooks, Médiatoon (Dargaud, Dupuis, Lombard et Kana) et les éditions Mango. Tout comme le Kindle d’Amazon avec la boutique en ligne du même, le R & G est connectable et connecté, et permet d’avoir une édition actualisée toutes les heures des 5 titres de presse associés. Comment se fait l’accès aux livres de la bibliothèque numérique ? Hadrien va surement nous expliquer. Les livres sont préchargés sur toutes les liseuses ? (30, c’es( tout à fait possible) ) Ou bien peut-on se connecter directement avec le R & G sur Feedbooks pour les télécharger ?
Dans le communiqué d’Orange, la liseuse utilisée pour l’occasion n’est pas nommée autrement que Read & Go, curieux choix pour une liseuse, évidemment, « Lis & Va » sonnerait curieusement évangélique, mais bon, la séance de brain-st… euh, remue-méninges aurait pu se prolonger un peu pour le choix du nom…

On aura reconnu l’Iliad, la liseuse préférée d’Aldus. Une expérience à suivre…

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Livre numérique : au Royaume Uni, c’est parti

Chez Penguin : dès septembre, toutes les nouveautés (sauf les livres illustrés), disponibles en édition imprimée et numérique. Les nouveautés ne sont pas les seules concernées : en tout 5000 ouvrages seront disponibies d’ici 18 mois.
Random House annonce le lancement de ses premiers livres numériques en juillet prochain, Pan Macmillan dit également publier toutes ses nouveautés en numérique dès janvier 2009.

Ces annonces ont eu lieu à la Foire du Livre de Londres, et c’est dans Livre Hebdo.

– à voir aussi chez Penguin, le numéro 5 de « We Tell Stories », un beau travail infographique, un percutant manifeste des « digital natives« .

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Penguin adopte le format epub

Dans un article qui nous fait part des dernières nouvelles du numérique chez quelques éditeurs, le blog  Persona Non Data annonce l’adoption du format epub (celui de l’IDPF) par Penguin. Un pas de plus pour ce format vers ce qu’il a vocation à devenir : le format standard pour la publication numérique.
Les autres  nouvelles ?

– Le feuilletage en ligne rendu accessible, via un widget,  pour 5000 ouvrages chez Random House. PND souligne que Random s’est doté depuis quelques années d’un Digital Warehouse (« entrepôt numérique ») et est en mesure de produire et distribuer massivement aujourd’hui des contenus numériques variés.

– On travaille chez Macmillan sur l’idée d’eBooks contenant des « bonus », du « extra-content », sorte de version augmentée des livres imprimés. L’idée est développée sur the digitalist. 

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Tout change, mais pas tant que ça

Quiconque a vu une démonstration de tableau blanc interactif cite spontanément le film « Minority report » : on y voit Tom Cruise manipuler avec une étonnante dextérité des images virtuelles sur des panneaux transparents, les tirant vers lui, les éloignant, les agrandissant, les faisant apparaître ou disparaître. L’effet est renforcé lorsque l’utilisateur interagit avec le tableau directement avec les doigts, sans utiliser de stylet, ce contact direct du corps avec la surface affichant l’interface est puissamment évocateur : rapprochement homme / machine, machine qui prolonge le corps, main qui commande directement à des documents et des applications informatiques.Contrairement à la surface inerte utilisée habituellement pour la vidéo-projection, la surface verticale n’est pas seulement ce qui se substitue à l’écran de l’ordinateur, permettant un usage public de celui-ci. Elle est aussi lieu d’interaction, sans la médiation habituelle du curseur dirigé par la souris. Celui qui le manipule est proche de ce qu’il montre, il est aussi en représentation, dans la lumière, dans un dispositif similaire à celui du tableau noir avec ses usages bien connus, tous liés à la possibilité d’utiliser l’écrit, texte ou figure, en renfort d’un discours ou d’un échange oral.

Curieusement, lors des démonstrations de ces tableaux, les fonctionnalités qui remportent le pus grand succès sont celles qui présentent la simulation la plus réaliste des adjuvants de l’antique tableau noir : souvenez-vous de l’attirail du prof de math, cette grande règle souvent jaune qu’il appliquait à même le tableau pour tirer un trait droit, le rapporteur, aussi. Alors lorsque le programme intégré au tableau permet d’afficher virtuellement de tels outils, lorsque l’on voit la règle virtuelle guider le geste réel du manipulateur, l’enthousiasme de la salle est palpable. Si c’est un compas virtuel, figuré à l’écran, et que l’on voit tracer une courbe, les applaudissements fusent.

Quiconque a visité une agence d’architecture ces dernières années aura constaté que les traditionnels outils de l’architecte en ont pratiquement disparu.

Le té emblématique de la profession, l’équerre, la haute table inclinable… rien ne distingue plus aujourd’hui au premier coup d’Å“il une agence d’architecture d’une autre société : des gens devant des écrans. Approchez-vous de l’un d’entre eux. Regardez son écran. Le té est il encore présent, virtuel, à l’écran ? Lorsqu’il trace une droite, utilise-t-il une équerre virtuelle ? Evidemment pas. Le programme de dessin, autocad généralement, gère cela de façon transparente. Les habiletés du dessinateur ont changé. La précision du geste n’est plus nécessaire, elle est totalement prise en charge par la machine. Mais la gestion des calques, la structuration du plan, la façon de grouper les élements, de les dupliquer, de les répartir, de les mémoriser, de les échanger, demandant des habiletés différentes.

Ce qui nous impressionne, c’est la capacité du logiciel à simuler la réalité, à nous présenter quelque-chose que nous reconnaissons. Bien sûr, ces artefacts de compas et d’équerre, de rapporteur et de règle, n’ont d’autre utilité que pédagogique : rendre tangible, en se référant à des outils de tracés bien identifiables, et utilisés par ailleurs par les élèves, les conditions de construction de la figure géométrique. Mais je ne suis pas certaine que c’est la perspective de cet usage qui nous enchante. Même en n’ayant comme unique expérience graphique de l’ordinateur que les quelques fonctionnalité de Powerpoint, on comprend vite qu’un programme excelle à tracer des droites, cercles, arcs, et toutes figures géométriques. Je trace (avec une règle et une équerre virtuelle) un parallèle entre ces outils figurés à l’écran, et les artefacts de livres : ces tourne-pages, flipbooks et autres widgets nous réjouissent, parce qu’ils nous proposent une expérience familière, même si celle-ci, sur un écran d’ordinateur n’a pas vraiment lieu d’être, car l’écran n’est pas une page, et il n’existe pas de nécessité qu’il singe la page. Pas de nécessité autre que celle de nous rassurer, de nous dire : tout change, mais voyez, finalement, pas tant que ça.

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Bloguez, les enfants !

Reçu hier le livre très réussi d’Astrid de Roquemaurel, illustré par Delphine Vaufrey : « Mais non je blogue » (éditions Milan Jeunesse). J’ai eu le plaisir de travailler avec Astrid il y a quelques années, et je lui dis un grand bravo. Olivier en a parlé aussi il y a peu sur Affordance.

Le livre aborde et explique de manière très claire et attrayante toutes les questions concernant les blogs.  On souhaite qu’il soit également lu par les enseignants : pour leur donner envie de bloguer eux-mêmes (ils sont déjà nombreux à le faire) et pour accompagner les enfants dans leurs usages du Web en connaissance de cause. Le livre aborde d’ailleurs l’utilisation des blogs en milieu scolaire.
La simplicité et la précision des explications font aussi de ce livre un excellent point d’entrée pour les adultes dans le monde des blogs.
Si vous habitez Paris et avez des enfants, emmenez-les rencontrer Astrid et Delphine à la librairie Eyrolles, 61 bd St Germain, samedi 12 à partir de 15h. Dédicaces illustrées et discussion autour des différents sujets du livre.

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Longtemps je me suis twitté de bonne heure

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Twitter fait partie de ces trucs 2.0 qui, quand on essaye de les expliquer à quelqu’un, provoquent le plus souvent une moue sceptique ou un haussement d’épaules, ou les deux.

J’ai commencé à l’utiliser récemment, plutôt timidement, un peu comme lorsque j’avais commencé ce blog, pas très sûre de l’intérêt de l’affaire, mais… pourquoi ne pas essayer ? Pour l’instant, je suis encore une débutante, donc je ne peux pas trop en parler.

TwitterLit ? Un drôle de service qui marie Twitter et Amazon. Deux fois par jour, la première phrase d’un livre publiée, et un lien vers ce livre sur Amazon. C’est tout.

Quelques premières phrases sur la home du site :

– Not long ago, I took part in an online conversation hosted by the Washington Post
– There were two hours left of 1938
– Why do we remember only stupid details ?
– I was walking down the creaky steps of a shop called Gunderson’s Odds N’ Ends.
– Do you get spiritual credit for celibacy if it’s involuntary?

Ça me rappelle un jeu, de la famille du jeu du dictionnaire : un des joueurs choisit un livre, copie la première phrase sur un papier, et dit quel livre il a choisi, en évitant les livres dont tout le monde connaît la première phrase par coeur. Chacun est ensuite invité à imaginer et rédiger la première phrase du livre en question. Toutes les propositions sont lues ensuite à haute voix, et chacun doit désigner celle des phrases qui lui paraît être l’authentique première phrase du livre en question. Vous gagnez si vous trouvez la bonne, et aussi si votre proposition de phrase réussit à convaincre d’autres joueurs. (Idéal en Bretagne un après-midi d’août pluvieux, avant de partir quand même à la plage prendre un bol d’air vous mettez vos KWay les enfants).

Mais sur TwitterLit pas de jeu. (Sauf que ici, oui, au passage, j’ai glissé une phrase de mon cru dans les « premières phrases » citées plus haut, devinez laquelle, sans tricher). Juste ces premières phrases et un lien vers Amazon. On sait que la première phrase est parfois terrible pour les écrivains. Peut-elle déterminer un choix de lecture ? Peut-elle donner irrésistiblement envie de lire la deuxième ? D’aller voir de quoi il s’agit sur Amazon ?

Qu’en pensez-vous ? Et twitter, vous utilisez ?

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We Tell Stories #4

J’ai suivi attentivement les trois premières expériences de récits en ligne proposées par Penguin sur leur site « We Tell Stories« , avec la complicité de la société Six To Start, dont j’ai interviewé le fondateur Adrian Hon.

Ces expériences ont été largement commentées, de manière assez critique sur Read/Write Web et plus laudative sur The Digitalist qui rappelle à juste titre que l’objectif n’est pas d’adapter un récit de fiction sur le web, ni d’engager un nouveau public à lire, mais bien de concevoir des fictions pour le web, en proposant une expérience au visiteur du site qui ne cherche pas à rivaliser avec la lecture d’un livre, mais s’en démarque tout à fait. Tout comme le cinéma a mis du temps pour se dégager des formes qui lui ont préexisté et pour inventer son propre langage, le web cherche encore le sien, en ce qui concerne la manière d’y raconter des histoires, et les expériences sur We Tell Stories vont dans ce sens : la première, avec ce récit qui se déploie sur la carte grâce à une exploitation originale de Google Maps m’a moins convaincue que la seconde, qui déploie, grâce à la juxtapostion de deux blogs et l’utilisation de twitter, un espace fictionnel virtuel très convainquant, incluant photos, commentaires des lecteurs, dans une histoire qui joue sur les codes d’aujourd’hui, du langage ado sur les blogs aux parents en quête de solutions pour aider leur fille à régler ses problèmes. La troisième m’a moins plu, même si elle m’a permis de faire un poisson d’avril : ce type de conte dont vous êtes le héros a été visité et revisité pendant les années cédérom sans jamais dépasser un petit plaisir combinatoire, plus de plaisir d’ailleurs pour le concepteur du dispositif que pour son utilisateur.
Cette semaine, ne ratons pas la quatrième expérience : un dispositif permettra de suivre en direct, chaque jour pendant une heure, l’écriture d’une fiction, inspirée de Thérèse Raquin de Zola. Rendez-vous sur le site aujourd’hui (lundi 7 avril) à 19h30, et tous les jours de cette semaine. Cela nous laisse un petit moment pour lire ou relire Thérèse Raquin : version numérique gratuite ici, 3,58 € ici et 2 € là , version imprimée (livre de poche) à partir de 1,43 € ici.

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Même pas peur

Sur lImmatériel (joli nom pour ce blog de l’équipe d’O’Reilly France, cela me fait penser au nom – Les Immatériaux – d’une belle expo à Beaubourg dans les années 80 dont j’ai gardé le catalogue), Xavier compare la structure de coût d’un livre papier et celle d’un livre numérique (chez O’Reilly) :

Si la perspective est l’augmentation de la marge, d’où viennent les peurs des éditeurs face au numérique ? La plus répandue est certainement la crainte de voir leurs livres piratés, une fois ceux-ci mis en circulation sous forme numérique. On a lu déjà les arguments qu’il déploie à propos des DRM sur le blog d’O’Reilly US, mais ce post en constitue une excellente synthèse en français.
Je me contente ici de citer sa conclusion :

« Au lieu de dépenser notre énergie à freiner la diffusion d’un contenu que nous avons eu tant de mal à produire, proposons plutôt à nos lecteurs ce qu’ils demandent : des formats compatibles avec les outils les plus courants et des modes d’accès multiples. Nous pourrons alors commencer à exploiter toute la souplesse de l’écrit dématérialisé, proposer à chacun des ouvrages adaptés à ses besoins et à ses lieux de passage, et inventer de nouvelles formes d’accès au savoir. »

On voudrait pouvoir lui répondre : « même pas peur ». Allez, on lui répond : « MÊME PAS PEUR ! »

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