Espresso : ce n’est pas une machine à café
What else ?

Sur O’Reilly Radar, Peter Brantley, bibliothécaire à l’Université de Californie, nous présente une machine qui a suscité le plus vif intérêt lors des TOC. (Tools of Change, conférences organisées par O’Reilly et destinées au monde de l’édition)

« L’une des nouveautés les plus excitantes en impression à la demande a pour nom Espresso. C’est une machine, destinée à l’impression à la demande, de la société « On Demand Books » fondée par Jason Epstein, (autrefois attaché à The New York Review of Books et Random House) et Dane Neller. L’Espresso cherche à être pour l’impression locale ce que la Haloid Company (ancien nom de Xerox) fut pour la reproduction de documents dans les bureaux.

Espresso est une machine en réseau, et imprime un livre de bonne qualité rapidement et à bas prix – un livre broché jusqu’à 500 pages, avec une couverture en quadri, peut être imprimée en quelques minutes. C’est assez encombrant – 2,50 m x 1,55 m x 1,55 m – et plutôt lourd – environ 700 kg. Cependant, on peut facilement imaginer que ces machines, une fois perfectionnées, seront installées dans une série de lieux, qui inclueront les librairies et les bibliothèques qui auront conclu des accords de licence avec les éditeurs, ou qui accèderont à des dépôts en ligne de contenus du domaine public avec une bonne qualité d’impression. On demand présente une courte vidéo qui montre la machine en action. »

Jason Epstein, après une longue carrière dans l’édition, travaille sur ce projet depuis des années. Il l’évoquait déjà dans cet article qui date de 2001.

Est-ce l’effet de la conférence où celle du post de Peter Brantley ? Ce matin, le site de On Demand Books est inaccessible (Bandwith Limit Exceeded). Peut-être ce message apparaîtra-t-il sur l’Espresso de votre bibliothèque, si soudain trop de monde décide d’imprimer le même livre que vous en même temps que vous ?

(On parle aussi d’Espresso sur Publishers Weekly,  sur Gadget Lab, un « Wired blog », et chez Joe Wikert.)

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Après le podcast, le godcast

(Vu sur Yahoo news) Deux mots parmi ceux issus du cyberespace vont faire leur entrée dans le Collins English Dictionary :

Un godcast (celui-là, je ne l’avais vraiment jamais rencontré…) soit un podcast de nature religieuse…
Les me-media, ou sites à contenu personnel (et non des sites réservés aux mémés), comme Facebook, MySpace, mais aussi Twitter, Jaiku, Me.dium…

Dans le même article, le « top five » des mots les plus irritants sur le web (top-five étant un mot composé anglais également irritant, mais pas autant que le mot anglais abrégé « prime », comme dans « je flippe trop à l’idée du praïme » = « je suis un peu angoissée à l’idée de chanter dans l’émission qui va passer en première partie de soirée sur tf1 ») :

1 – folksonomy (moi, j’adore, ça mixe des univers si distants, « folk » (qui me fait penser à Dylan période Woody Guthrie) et « taxonomie » (qui me fait penser à Michel Foucault, parce que c’est dans l’un de ses livres que je l’ai rencontré la première fois.) Il y a de la poésie dans un tel rapprochement… mais bon, 4 syllabes, c’est vrai que c’est beaucoup.

2 – blogosphere (je préfère ne pas imaginer quel accueil aurait été fait à bouquinosphère, à mon avis il aurait battu folksonomy, mais il est à nous, on se le garde !

3 – blog : Les Québecois écrivent « blogue », parce qu’ils défendent leur langue, eux.

4 – netiquette : je croyais que plus personne ne parlait de ça, que ça appartenait au temps des dinosaures. Mais si ça énerve, c’est que ça traîne encore quelque part…

5 – blook – un « book » tiré d’un « blog ». Un blivre ? Un livrog ? Non. Comment diront-ils les Québecois ? Ils écriront « blouque ». Trop coule !

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RIA – RDA : pour mieux s’y retrouver

aysoon.jpgJe ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve ces acronymes épouvantables, difficiles à retenir, et trop proches l’un de l’autre.

RIA = Rich Internet Application
RDA = Rich Desktop Application

Pour nous perdre un peu plus, les outils permettant de les développer changent sans arrêt de nom entre la version alpha et la version beta, et on dirait qu’il en sort un chaque semaine, que ce soit chez Adobe, Microsoft ou d’autres.

Déjà, on voit tout de suite que ça nous arrive des US, personne ici n’aurait (encore) l’idée de lancer un concept en le qualifiant de « riche »… – Quoique… le fait de se « décomplexer » à se sujet semble devenir plutôt tendance.

Je suis régulièrement les infos publiées sur le thème des interfaces riches sur le blog de Fabien Deshayes. Fabien et Frédéric Cozic, alias Ayson, se sont mis à deux pour nous expliquer ce que sont les RIA et les RDA :

« L’Internet riche est le terme souvent employé pour qualifier toutes les nouveaux types d’interface, d’ergonomie ou d’usages que l’on trouve sur Internet. D’un scope très large, ce terme a du mal à trouver une définition exacte car il ne s’agit pas d’un concept nouveau, apparu à une date précise mais plutôt, et comme bien souvent, d’évolutions faites petit à petit sur le Web. Chaque acteur créant une nouvelle application web regarde toujours ce que la concurrence a fait précédemment et c’est en reprenant de bonnes idées et en les améliorant que les grandes évolutions voient le jour. C’est un peu de cette manière que l’Internet riche s’est construit mois après mois. Si des ergonomies nouvelles et par conséquent des usages nouveaux d’Internet ont été les fondations de ce que l’on nomme Internet riche, ce concept englobe aujourd’hui beaucoup de choses et de notions différentes. (… la suite sur blog aysoon.com) »

Articles très clairs, déjà deux, et j’attends le troisième avec impatience. Encore étudiants, déjà pédagogues et très pro.

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Gates out ?

Lu sur le blog de Joe Wikerts, toujours, cet extrait d’un article du Time Magazine, intéressant non pas dans les coups de griffe à Bill Gates, (dont le journaliste salue par ailleurs les engagements philanthropiques), mais dans la façon de déclarer emblématiques de la « révolution » du moment un objet et deux sites, tous les événements étant décrits dans ce passage comme des « révolutions ».

« Gates a probablement pris ses distances au bon moment avec la technologie. De façon assez étrange, nous ne sommes plus vraiment aujourd’hui dans un challenge de « nerds ». Gates a été au centre de la révolution de l’ordinateur personnel et de la révolution Internet, mais maintenant les grandes évolutions portent justement sur les domaines dans lesquels il est mauvais : L’iPod, une révolution esthétique, MySpace, une révolution dans les interactions sociales, YouTube, une révolution dans le divertissement. Ce n’est pas le métier de Bill Gates. La technologie n’a plus besoin de lui. » (traduction maison, n’hésitez pas à me signaler un éventuel contresens)

La méchanceté amuse, même si le propos sonne un peu faux. Pourquoi le citer alors ? Parce qu’il ne me semble pas anodin qu’un magazine grand public mette ainsi en avant l’iPod, MySpace et YouTube. Le web 2.0 , ce n’était pas du buzz. Peut-être sonne-t-il la fin d’une époque où les technologies informatiques offraient plus que ce que les usages pouvaient « Ã©ponger » en termes d’innovation. Désormais, il semble que chaque jour quelqu’un ait une nouvelle idée d’usage inattendu et susceptible de « prendre ». De quoi alimenter nos blogs et surtout notre réflexion.

Non ?

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une application avec un nom de barre chocolatée

Et voilà, c’est dans la feuille… Le buzz à propos de twitter se répand au delà de la microsphère 100% geek.

Amoureux du livre et des nouvelles technologies, dont les lectures oscillent entre « Ajax le guide complet » et « Au dessous du volcan« , et dont l’agrégateur rss mélange des fils éclectiques, allant de techCrunch et Cavazza à Tiers Livre et Remue.net, vous lisez depuis un moment des billets à propos de ce nouveau service un peu déroutant. Comme moi peut-être, vous êtes allé lire par curiosité la page twitter de quelque gazouilleur dont on vous aura fourni le lien. Et là, la tentation est forte de s’écrier : twitter, moi, jamais !
Est-ce que twitter est réservé à des usages commerciaux, (le service Amazon cité par Hubert) ou à l’usage personnel qui rappelle un peu la téléréalité de gens qui crawlent dans le web2.0 et souffrent du jet-lag ?

Qui peut imaginer avoir envie de se connecter sur une page twitter pour lire :
« le bus 27 avait un peu de retard. Zut, je n’ai pas trouvé de place assise »
« presque personne à la cafèté, je feuillette 20 minutes. Zut, mon chef m’a vu. »
« mon rendez-vous s’est mal passé à l’ANPE. Ils veulent me sucrer mes indemnités. »

Mais voilà, twitter arrive, et permet de faire quelque chose qu’il était auparavant radicalement impossible de faire. Une sorte de mix de SMS et de MSN. Et la liberté est totale de s’en emparer pour faire circuler les micro-textes de notre choix. Ils pourront être utiles ou futiles, sérieux ou légers, poétiques, séditieux…

Les plus anciens vestiges connus de l’écriture sont relatifs à des écrits comptables. Il aurait été dommage que les poètes s’en interdisent l’usage en s’écriant :  » l’écriture, c’est un truc de comptables, ça. Moi, je chante et je raconte des histoires, je ne compte pas des brebis…  » (toutes proportions gardées, bien sûr, je ne suis pas en train d’affirmer que l’apparition de Twitter aura pour l’humanité les mêmes conséquences que l’invention de l’écriture…)

Autre application qui suscite beaucoup d’intérêt : facebook. (Voir l’article sur Transnet , u n autre sur le blog du moteur Exalead, et une discussion à propos de facebook sur un blog québecois )

Des « social utilities » existent aussi dans la bouquinosphère : library thing, agora des livres, et bientôt, babelio.

Et vous, que pensez-vous de ces tendances liées à la sociabilité virtuelle ? Vous pratiquez ? Vous testez pour voir ? Vous vous dites : « encore des gadgets 2.0 » ?

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tout simplement

Une vidéo très courte pour montrer une idée toute simple. (via  Joe Wikert’s Publishing 2020 Blog)
Ça y’est, vous avez vu ? Il fallait y penser.
Moi, j’en veux un. Pas vous ?

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Bouquinosphère, le film

Vous lisez. Votre lanterne magique intérieure se met en marche. Les personnages prennent vie dans votre imagination. Leurs traits peuvent demeurer indistincts, vous leur attribuez cependant à chacun une personnalité unique, ils ont dans votre esprit un timbre de voix, une qualité de présence particuliers.

Vous allez voir au cinéma une adaptation de ce roman que vous avez lu. Quelle que soit la qualité de cette adaptation, elle fera en quelque sorte violence à ce théâtre que vous aviez bâti, lecteur solitaire. Si le film est bon, vous abandonnerez sans regrets vos fantasmagories pour accepter que les personnages soient incarnés par tel acteur, ou vous conserverez en mémoire deux versions distinctes de l’histoire, la vôtre, intime, et celle du réalisateur, partagée.

Rencontrer brutalement, à l’occasion d’un rendez-vous organisé, tout un groupe de personnes dont vous lisez les écrits depuis longtemps, avec qui vous avez échangé, d’un commentaire à un lien, de blog à blog, procure une impression un peu similaire.

Vous vous faisiez inévitablement une image des habitants de la « bouquinosphère », image un peu floue : ce qui comptait pour vous c’était simplement ce que ces personnes écrivaient. Et ce qui se substitue, en cette soirée du 12 juin, à cette image, ce ne sont pas des incarnations alternatives issues de l’imagination d’un cinéaste, ce sont tout simplement des personnes réelles, des personnes « en vrai ».

J’ai apprécié cette rencontre « en vrai » avec ces amoureux du livre et de la littérature, avec ces explorateurs, souvent pionniers, du web et des nouvelles technologies. Et je tire mon chapeau au metteur en scène : adaptation réussie.

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le blog du livre de l’auteur du blog « boing boing »…

Il y a les livres. Il y a les blogs. Il y a des livres faits à partir de blogs. Il y a des blogs qui parlent de livres. Il y a aussi le blog du livre de l’auteur d’un blog… Mmmm ? Vous suivez ? J’explique.

bblogo4.gif est un blog très populaire aux USA. Il traite de « curiosités culturelles et de technologies intéressantes ». L’un de ses deux co-auteurs, Mark Frauenfelder, vient de publier un livre : « Rule the web », un guide permettant à chacun de tirer le meilleur parti de son PC et d’internet. Pas le premier sur le sujet.
rule_the_web.gif

La publication du livre, annoncée sur boing boing, évidemment, s’accompagne de l’ouverture d’un blog « ruletheweb.net » . Accompagner un livre d’un blog, on a déjà vu ça. Dunod le fait : ici et ici. Et bien d’autres.

Il sera peut-être intéressant de regarder en détail le contenu et l’évolution de celui-ci, parce qu’il est réalisé par quelqu’un qui tient un blog depuis fort longtemps (blog qui caracole dans le troupeau de tête sur Technorati) et connait bien les règles du genre.

Et aussi, un petit cadeau pour vous, trouvé sur « rule the web » : un nouveau raccourci clavier très pratique pour les blogueurs, et que je ne connaissais pas : pom + L (mac) ou Ctrl + L (windows), qui sélectionne le texte contenu dans la barre d’adresse de votre navigateur, adresse que l’on copie-colle fort souvent lorsque l’on blogue… Je ne savais pas non plus, mais vous peut-être si, que l’appui sur la barre espace permet de scroller vers le bas lorsque l’on est sur un site web.

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éditeurs américains facétieux

Un article de Richard Charkin, de chez Macmillan, qui relate comment celui-ci, accompagné d’un camarade, déroba sur le stand de Google sur Book Expo America un ordinateur portable non protégé contre le vol, et attendit à quelques mètre des lieux de son forfait plus d’une heure qu’on vienne lui demander de le restituer, ceci au prétexte qu’il n’était pas indiqué qu’il était interdit de voler cet ordinateur.

On saisit l’allusion aux pratiques googliennes, qui consistent à numériser d’abord (les fonds des biblothèques qui signent avec Google) et accepter de retirer de leur base de données les ouvrages que les éditeurs leur signaleraient :

Notre justification pour ce comportement criminel ? Le propriétaire de l’ordinateur ne nous avait pas demandé de ne pas le voler. S’il avait agi ainsi, nous ne l’aurions pas volé. Quand il nous a demandé de le restituer, nous l’avons fait. C’est exactement ce que Google espère que les éditeurs vont accepter, en matière de respect pour la propriété intellectuelle.

Cet article a déclenché une salve de commentaires (56) dont certains plutôt virulents, parmi lesquels celui-ci par exemple (traduction maison) :

Si vous souhaitiez faire goûter à Google la même potion, vous auriez dû faire des copies numériques de petits morceaux des ordinateurs portables, et mettre à diposition un lien vers un revendeur chez qui il serait possible d’acheter la machine entière. Vous autres gens des vieux medias vous ne pouvez vous faire à l’idée que Google est l’un des meilleurs outils marketing dont vous disposez, et que cela ne vous coûte pas un centime.

« Gens des vieux medias » sonne moins bien que la VO : « you old media guys ! » Continuer la lecture

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prof2 céfran

cfran.jpg

Au journal télévisé ce soir, le traditionnel reportage, deux jours avant le bac, qui fait écho aux préoccupations quotidiennes des Français. Thème : comment certains professeurs se mobilisent pour aider leurs élèves dans leurs révisions et leur préparation à l’épreuve. Le dernier exemple, un prof de français qui donne à ses élèves son numéro de téléphone, et son adresse msn, à laquelle elle est joignable 1/2h chaque soir, pour répondre aux questions des élèves qui font leurs révisions. Comme c’est à la télé, on la voit devant son PC, on voit l’écran ou on peut déchiffrer des bouts de messages, dont son pseudo : « prof2 céfran », je trouve ça un affreusement démago mais mes ados trouvent cool. « N’hésitez pas », l’entend on dire « en vrai » à ses élèves, « Ã  me poser des questions, et même si je l’ai dit trois fois en classe je le répèterai une quatrième fois pour vous. » Quand besoin est, elle ajoute en pièce jointe au message msn un extrait de son cours. Pour les dissertations, les élèves rendent leur devoir sous forme d’un fichier texte, encore à l’état de brouillon , que le prof peut annoter, et l’échange se fait alors plusieurs fois, le prof aidant réellement l’élève à améliorer progressivement son devoir lui-même.

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