100 000 entrepreneurs

Philippe Hayat, fondateur de l’opération 100 000 entrepreneurs en explique les principes dans une vidéo publiée sur le blog associé au site. On aimerait que se montent aussi les sites : 100 000 intermittents du spectacle, 100 000 agriculteurs, 100 000 travailleurs sociaux, 100 000 infirmières, 100 000 chercheurs, 100 000 ingénieurs, 100 000 poètes… et bien d’autres encore, pour que le monde dans sa diversité franchisse les murs de l’école.

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un « Ã©cosystème globalement stérile »

C’est ainsi que Michel Rocard dans son rapport « République 2.0 – Vers une société de la connaissance ouverte » qualifie le contexte économique de l’édition numérique éducative :

« – Au delà de la politique d’achat, la production de ressources pédagogiques a besoin d’une complète remise à plat : les juxtapositions permanentes de systèmes d’évaluation souvent contradictoires, la faiblesse relative des aides à la recherche-développement (à peine compensée depuis peu par la politique de pôles de compétitivité), les jeux complexes et conflits avec les organismes publics de production de ressources pédagogiques (CNED – CNDP – INRP), les multiples étapes administratives empêchant la diffusion des innovations dans les établissements scolaires eux-mêmes dessinent pour les éditeurs d’éducation numérique, un écosystème globalement stérile. »

Guère plus encourageant, le rapport (que j’ai fini par lire, ouf !) sur la contribution des nouvelles technologies à la modernisation du système éducatif égratigne au passage les éditeurs : trop petits, ou trop gros, ou trop nombreux, ou trop classiques, ou trop soucieux…

« Paradoxalement, alors que le support numérique devrait faciliter la diffusion par rapport au marché de la ressource « papier », la multiplicité des producteurs de contenus pédagogiques numériques et la petite taille d’un certain nombre d’entre eux, conjuguées à la réticence des éditeurs classiques soucieux de préserver le marché « papier », rendent complexe la mise en place de plates-formes de distribution nationales, qui ne seraient pas réduites à un simple catalogue hétéroclite de produits variables en fonctionnalités, utilisation et qualité. »

« Proposition n°23 : Mettre en cohérence le système d’encouragement et de soutien à la production, en réservant les crédits d’acquisition d’État aux produits qui ont reçu la marque RIP et répondent à des besoins exprimés par le Schene et en concentrant les subventions directes à la production sur des services multimédia « structurants ». »

J’ai beau chercher, je ne vois pas ce que sont des services multimedia « structurants », une triple lecture de la page entière me fait penser qu’il doit s’agir simplement de produits dignes du RIP et répondant au Schene.

Cela permettra-t-il à notre écosystème en perdition de retrouver sa fertilité ?

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blogs, wikis, réseaux sociaux : ce n’est pas ça le Web 2.0

C’est Tim O’Reilly, l’inventeur du concept,  qui le dit dans Wired :

« We’re still trying to move people toward really understanding what that new world looks like. I don’t think a lot of people are there. A lot of people still think, « Oh, it’s about social networking. It’s about blogging. It’s about wikis. » I think it’s about the data that’s created by those mechanisms, and the businesses that that data will make possible. »

Ne pas oublier que Tim O’Reilly est un éditeur. Certes, plus connu des geeks que des lecteurs du Matricule des anges. Et l’édition est  concernée par « the business that that data will make possible ». That data ? Ce blog, le votre, vos commentaires, votre page de liens et vos photos partagées, le wiki auquel vous collaborez…

La valeur réside non seulement dans « that data », mais bien aussi dans les liens et les tags, comme l’écrivait Kevin Kelly en mai dernier dans son article « Scan this book !« , publié dans le New York Times.

« The link and the tag may be two of the most important inventions of the last 50 years. […] You may think you are just browsing, casually inspecting this paragraph or that page, but in fact you are anonymously marking up the Web with bread crumbs of attention. These bits of interest are gathered and analyzed by search engines in order to strengthen the relationship between the end points of every link and the connections suggested by each tag. « 

Même si le ton « technoptimiste » de Kelly m’agace un peu, cet article pose les problématiques du « livre à l’ère du numérique » d’une façon claire.

Et en attendant, je n’ai toujours pas lu le rapport sur la contribution des TICE à la modernisation du système éducatif. C’est malin !

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Une conversation animée…

… se poursuit suite au billet : « qu’est-ce qu’un livre ? ».
Après Alain Pierrot, Bruno Rives, c’est Lorenzo Soccavo qui intervient. C’est un plaisir que de converser avec eux à propos du livre, des livres… électroniques, imprimés, partagés, distribués, édités, diffusés, propulsés…

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Lapin de Pâques

Ce matin, un lapin se balade dans l’interface de mon agrégateur Netvibes… Il court de profil sur le filet supérieur de chaque bloc RSS : il gambade ainsi un moment au dessus d’ISBN, puis il se laisse glisser entre La Feuille et Affordance, avant de parcourir Read/Write Web et quelques autres puis de disparaître… Je m’y reprends à plusieurs fois pour réussir une capture d’écran, avec la vague impression d’inventer un nouveau jeu genre Tetris, à base de réflexe, d’anticipation et d’habiletés qu’un Digital Native maîtriserait bien mieux que moi… J’ai une pensée pour le type (ou la fille) qui s’est appliqué(e) à développer ce petit gag pascal, comme j’apprécie de temps en temps les adaptations graphiques circonstancielles subies par le mot Google sur l’interface du moteur. Et vous, vous l’avez vu le lapin Netvibes ? Rassurez-moi, vous l’avez vu aussi… Au moins une personne ? Parce que sinon…

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il est là…

LE rapport dont bruisse le micro-monde des TICE depuis quelques jours : Rapport sur la contribution des nouvelles technologies à la modernisation du système éducatif. J’ai mis un peu de temps (genre quelques minutes…) à trouver le lien vers le rapport complet, (rapport + réaction du MEN + réponse des rapporteurs à cette réaction…)., un peu plus de temps à parcourir le rapport. Comme Clément je m’interroge : quand prendrai-je le temps de le lire réellement ? Cela me fait penser au titre du livre de Pierre Bayard, (que je n’ai pas lu) « Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ?  » – Comment parler des rapports que l’on n’a pas lus ?

Tiens, un livre que j’ai lu et apprécié : Beckett avant la lettre, de Brigitte Le Juez. Ou : » Comment parler d’un cours de littérature française donné par le jeune Samuel Beckett auquel vous n’avez pas assisté. » Magistral. Donne envie de relire Dostoïevski, Flaubert, Gide, Racine, Proust. Et Beckett, bien sûr. Pas grand chose à voir avec les TICE, à moins de charger leurs Å“uvres complètes sur ma liseuse

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On dirait qu’on serait…

Est-ce à cause du souvenir ébloui que je conserve de la plupart de mes jeux d’enfant ? Ou bien parce que j’ai également d’excellents souvenirs liés à certains apprentissages, de ces « moments parfaits » où le déclic se produit, où la compréhension intervient, où la pensée s’éclaircit ? Est-ce parce que ces souvenirs ne se mélangent pas, bien au contraire, jeu d’un côté, apprentissage de l’autre ? Je persiste à me méfier de ceux qui prétendent « faire de l’apprentissage un jeu ». J’ai pourtant contribué à bon nombre de projets multimédias dits « ludo-éducatifs », avec toujours une léger recul devant ce vocable qui me semblait assez barbare…

En jouant, on apprend, bien sûr, quantité de choses. Même lorsqu’ils jouent à des jeux qui inquiètent leurs parents, jeux massivement multijoueurs qui les absorbent de si longues heures devant leurs écrans, les ados apprennent une foule de choses :

« Mais qu’apprend un enfant quand il utilise des jeux vidéo ou des jeux de simulation ? Pour Tashaki Sakamoto, président de l’association japonaise pour la promotion des TICE qui travaille sur la comparaison des apports de certains jeux comme Pokemon, les apports sont nombreux : « interactions avec les autres joueurs, créativité, coopération, décision scientifique, déduction, persistance, compréhension, différences culturelles, comportement social… « 

C’est Odile de Chalendar, du Réseau international, Sdtice, qui rapporte sur Educnet cette citation du 6ème Symposium, le 27 mars 2007 à San Francisco, organisé par le « Conference on school networking », qui avait pour thème cette année l’utilisation des jeux et de la simulation pour impliquer les jeunes dans leur apprentissage. » (On peut télécharger sur le site le discours d’ouverture de Lord Puttnam, Président de l’Unicef au Royaume-Uni, Conseiller pour l’Education auprès du gouvernement britannique).

Ce que je n’aime pas : les faux jeux, qui postulent qu’un enfant pourrait apprendre presque malgré lui, en croyant qu’il joue. Les enfants dépistent le faux jeu aussi rapidement et sûrement qu’ils identifient au goût le faux Nutella, avec le même agacement qu’ils éprouvent si on s’adresse à eux en langage faux jeune.

Alors : aller voir de près les vrais jeux, qui sont des mines d’innovation techniques et ergonomiques, certaines transférables dans des environnements d’apprentissage. Mais ne pas mélanger les genres …  Ou bien ?

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à lire :

Le  commentaire très intéressant qu’Alain Pierrot a posté à la suite de mon billet : « qu’est-ce qu’un livre ? ».

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s’interroger collectivement, réfléchir ensemble

J’avais commencé à rédiger un commentaire en réponse à ce billet sur le blog du CNS de Clément Laberge, et comme il devenait bien trop long, j’en fais un billet pour teXtes.

Clément écrit notamment :

“Je pense qu’il est néanmoins pertinent de s’interroger, collectivement, aujourd’hui, sur la place que nous souhaitons voir prise par les éditeurs dans l’écosystème scolaire; sur les coûts qui sont légitimement associés à ce rôle; sur la part d’idéologie qu’il est raisonnable de mettre dans les réponses qu’on apportera à ces questions.”

J’ai observé de près, depuis une quinzaine d’années que j’exerce mon métier de concepteur – réalisateur multimedia, tantôt en indépendant, tantôt dans des structures de diverses tailles, le monde de l’édition scolaire “papier”, tout comme celui de plus petites structures entièrement dédiées à la production multimédia. Les maisons d’édition obéissent aux règles qui régissent la vie des entreprises : il y est question de parts de marché, d’objectifs, de concurrence etc. Les maisons d’éditions ont un métier : éditer des ouvrages, c’est à dire mettre en contact des auteurs (généralement des enseignants) et des utilisateurs, enseignants et élèves. Elles accompagnent les auteurs dans la création des ouvrages, depuis la phase de conception jusqu’aux plus infimes détails de la réalisation. Il faut avoir vu l’effervescence qui règne dans une maison d’édition à cette période de l’année, alors que les fichiers des ouvrages doivent impérativement partir à l’impression dans quelques jours. Il serait bon de mieux faire connaître ce métier, pour que les fantasmes concernant l’édition privée cessent de polluer le débat.
L’”écosystème scolaire” est au coeur des préoccupations de l’éditeur. Il prend en permanence le pouls de l’école, s’inquiète de la moindre accélération, se préoccupe de sa plus petite irrégularité, pour anticiper les besoins, connaître les attentes, offrir des objets adaptés.
Des objets qui vont en se diversifiant , qui ont longtemps été et restent en majorité des livres, parfois accompagnés de cassettes, de CD, de transparents, de cahiers. Plus récemment des disquettes (et oui, souvenons-nous des disquettes…), des cédéroms, des ressources en ligne.
Le web 2.0 est une chance formidable pour les éditeurs : tout ce dont rêvaient ceux qui déjà misaient sur le numérique à l’époque des premiers cédéroms est aujourd’hui pratiquement en place : des connections rapides qui se généralisent, des équipements qui se banalisent, des utilisateurs qui ne paniquent plus devant un écran et un clavier. Des technologies moins coûteuses (il faut aussi se souvenir des coûts de développement d’un cédérom en 1995…), plus performantes, des outils de création simples à utiliser, et des façons d’échanger efficaces et inédites.
Je ne crois pas du tout que le développement des échanges de ressources entre enseignants soit une menace pour les éditeurs. Bien au contraire, c’est une occasion formidable de découvrir des auteurs, d’entrer en contact avec les enseignants.

L’éditeur scolaire a une particularité, il n’a pas 30 élèves qui l’attendent chaque matin dans sa classe : il peut consacrer tout son temps et son savoir-faire à fabriquer les ressources qui aideront l’enseignant à faire son métier. Il doit aussi, en ces temps de mutation, consacrer une part non négligeable de ce temps à réfléchir, à imaginer les objets éditoriaux de demain, ceux qui accompagneront la pédagogie de demain. Et ce qui est formidable, c’est de ne plus devoir y réfléchir tout seul… N’est-ce pas ?

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Qu’est-ce qu’un livre ?

Je sais, on dirait un peu un sujet d’examen, mais c’est pourtant une question tout à fait d’actualité… Elle a été posée hier par l’un de ceux qui assistaient à une rencontre débat autour de l’ePaper, qui réunissait Lorenzo Soccavo (l’auteur de Gutemberg 2.0, dont j’ai déjà parlé), Bruno Rives (Tebaldo), Jean-Pierre Arbon (co-fondateur de 0h00.com, aujourd’hui chanteur), Philippe Colombet (Google France). Comme presque toujours, lorsqu’il est question du livre, surtout lorsque l’on s’interroge sur son avenir, la confusion guettait. Quelques divergences sont vite apparues entre ceux (les principaux acteurs étaient dans la salle) qui participèrent au « début du siècle » à l’aventure de l’eBook version Cytale et équivalents, et ceux qui relancent l’affaire aujourd’hui, avec des lecteurs dont la technologie a évolué. Les « modernes » attribuant l’échec de l’eBook 1ère version à la mauvaise qualité des lecteurs (lourds, illisibles au soleil), les « anciens » soutenant que l’échec n’était pas imputable en priorité à la technologie, mais bien plutôt à un ensemble de facteurs ayant trait à des difficultés de commercialisation, à des problèmes de ciblage, à la difficulté de modifier les habitudes. Deux définitions divergentes du livre se mesuraient à travers ce débat : d’une part le livre comme « support de lecture », objet destiné à permettre la lecture, auquel se subsituerait immanquablement un support nouveau, dès que celui-ci serait technologiquement au point, et comporterait des avantages le rendant supérieur à l’actuel livre en papier. Et d’autre part le livre comme Å“uvre de l’esprit, comme émanation d’une relation complexe auteur(s) / éditeur / libraire / lecteur, inscrit dans un système (la chaîne du livre).

Le fait de modifier l’un des composants du livre, en l’occurrence son « mode d’affichage », oblige à se reposer la question de sa définition, que l’évidence d’un objet qui a si largement fait ses preuves rendait superflue.
Est-ce qu’un texte qu’on consulte sur un écran est encore un livre ? À partir de quand un livre n’est plus un livre ? Est-ce à la qualité de l’écran du « reader » que se mesure son droit à être nommé un livre ?

Ce n’est pas un hasard, je crois, si l’on cherche actuellement, et si l’on a bien du mal à trouver, comme l’a indiqué Bruno Rives, un équivalent français pour l’anglais « eReader ».
Et je continue de me de vous demander : qu’est-ce qu’un livre ?

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