Au journal télévisé ce soir, le traditionnel reportage, deux jours avant le bac, qui fait écho aux préoccupations quotidiennes des Français. Thème : comment certains professeurs se mobilisent pour aider leurs élèves dans leurs révisions et leur préparation à l’épreuve. Le dernier exemple, un prof de français qui donne à ses élèves son numéro de téléphone, et son adresse msn, à laquelle elle est joignable 1/2h chaque soir, pour répondre aux questions des élèves qui font leurs révisions. Comme c’est à la télé, on la voit devant son PC, on voit l’écran ou on peut déchiffrer des bouts de messages, dont son pseudo : « prof2 céfran », je trouve ça un affreusement démago mais mes ados trouvent cool. « N’hésitez pas », l’entend on dire « en vrai » à ses élèves, « à me poser des questions, et même si je l’ai dit trois fois en classe je le répèterai une quatrième fois pour vous. » Quand besoin est, elle ajoute en pièce jointe au message msn un extrait de son cours. Pour les dissertations, les élèves rendent leur devoir sous forme d’un fichier texte, encore à l’état de brouillon , que le prof peut annoter, et l’échange se fait alors plusieurs fois, le prof aidant réellement l’élève à améliorer progressivement son devoir lui-même.
Ce qui est bizarre, finalement, c’est qu’une pratique de ce genre fasse l’objet d’un reportage télé. Des modes d’échange archi-banalisés dans la vie professionnelle sont probabalement encore exceptionnels à l’école. Mais bon, si ça passe sur TF1, on peut avoir confiance : la banalisation est en vue…
Cette banalisation de l’usage d’outils ordinaires (bureautique, messagerie instantannée, e-mail, puis internet, moteurs de recherche, blogs, wikis, podcast etc) me semble tout aussi importante et porteuse de changements dont les élèves peuvent réellement bénéficier que la production de ressources sophistiquées dédiées à des enseignements disciplinaires.