C’est le New York Times qui l’annonce, sous le titre « des articles de Newsweek sur la campagne électorale transformés en eBooks pour le Kindle d’Amazon » :
« Cela ressemble à un rêve pour magazine en ces temps de restrictions : Prendre quelquechose que vous avez déjà publié, déjà vendu, le repackager et le distribuer sans toutes cette dépense de papier, d’encre et de camions de livraison, et pouvoir le vendre à nouveau.
Cette semaine, l’hebdomadaire Newsweek va publier quatre livres, chacun d’entre eux sur les principaux candidats à la présidence et à la vice présidence – les sénateurs John Mac Cain, Barack Obama, Joseph Biden et le gouverneur Sarah Palin – des livres qui ne paraîtront pas sous forme imprimée mais seront uniquement disponibles sous forme de livres numériques, et exclusivement sur le site Amazon à destination du Kindle.
Ces livres seront composés des articles que Newsweek (propriété de la Washington Post Company) a déjà fait paraître durant la campagne. Tranformer une série d’articles en livre est une vieille idée : ce qui est nouveau est de la faire avec des coûts de productions et de distribution qui font que même un petit nombre de ventes permettront la rentabilité.
Amazon déclare que c’est probablement le premier partenariat de ce type, et ce n’est certainement pas le dernier. »
L’auteur du billet le dit, le fait de transformer des textes publiés dans un média « de flux » en livre, ce qui leur offre un statut documentaire différent, n’est pas une nouveauté. Ce qui est nouveau, c’est la vitesse de réalisation et la minimisation des coûts permises par le numérique. (Quoique la fabrication desdits livres numériques n’a certainement pas un coût négligeable…) A noter aussi, et déjà pointé dans ce blog et ailleurs, le choix de l’exclusivité : de fait, cela réduit le nombre de lecteurs potentiels, mais chacun des partenaires doit y trouver son compte, Amazon avec du contenu exclusif, peut espérer attirer des nouveaux acheteurs pour le Kindle, Newsweek qui cible les possesseurs de Kindle et bénéficie de la communcation qui entoure l’événement.
Il est fort probable que l’édition numérique va donner lieu, et pas seulement pour la presse, à des réutilisations de plus en plus fréquentes. Déclinaisons sous diverses formes, diffusion de certains ouvrages au chapitre, livres personnalisés ou composés par l’utilisateur… Mais il est nécessaire de le rappeler : pour que de telles réutilisations soient effectivement faciles à réaliser et peu coûteuses, quelques préalables sont nécessaires. Cela nécessite la mise en place d’une « gestion des flux éditoriaux » (workflow), l’idéal étant d’aller vers l’édition structurée. Rien de magique, on est loin du « rêve » dont parle le New York Times… Au contraire, beaucoup d’investissements, de la formation, des changements en profondeur dans les façons de travailler.
Repéré chez Joe Wikert (qui vient de quitter Wiley pour rejoindre O’Reilly.
Bruno Rives en parle également, et je lui aurais bien piqué son illustration, mais j’en ai déjà utilisé la version détournée sur ce blog.
Ping : apsed | Springer Verlag offre l’impression à la demande aux lecteurs en bibliothèque
Une gestion complète des flux éditoriaux est en effet l’idéal dans ce cas de figure, je pourrais presque imaginer la requête SPARQL pour créer automatiquement ce genre d’ouvrages ;-)
C’est aussi quelque chose de très complexe à mettre en place…
Dans le cas présent, je ne pense pas qu’ils aient procédés ainsi: un fichier Mobipocket est quelque chose de relativement simple (simpliste même) et réunir quelques articles ne demande pas plus de quelques minutes par ouvrage à condition de les avoir encore en XHTML sous la main.
XML first comme on dit maintenant. Il est sur que repenser la chaine éditoriale pour qu’elle soit au plus tot en langage structuré serait un rêve pour tout un tas d’applications, mais je suis d’accord avec Hadrien cela nécessite de repenser complètement les chaines existantes. Bientôt peut être pas, un jour surement.