Je ne suis jamais allée à Marseille que dans ce genre de contexte : colloque, rencontres, et cette fois-ci université d’été du Cléo. La première fois, j’étais allée aux rencontres du RIAM, un réseau dont l’objectif est de « stimuler l’innovation dans les produits et services pour la création et la diffusion de contenus multimédias interactifs et audiovisuels numériques. » J’essayais à cette époque d’obtenir le label Riam ( = les sous du RIAM…) pour un projet d’outil auteur permettant de produire des ressources pédagogiques dans le respect des standards (IMS, SCORM etc.). Les rencontres avaient lieu au Palais du Faro, tout au bout du Vieux-Port, et c’était un crève-cÅ“ur de quitter la lumière et la mer pour aller s’enfermer dans un amphi et regarder des powerpoints…
La seconde fois, c’était pour les rencontres de l’Orme, en 2008 2007, étape obligée de ce que nous étions quelques uns alors à appeller la « e-education road », en bon français. C’est là que j’ai rencontré Clément Laberge pour la première fois IRL. C’était plus facile d’oublier la mer, les rencontres avaient lieu dans des friches industrielles non loin de la Belle de Mai.
Et la troisième fois, c’était cette semaine, à l’invitation de Marin Dacos et de Pierre Mounier, pour l’Université d’été du Cléo, à l’Université de Provence, juste à côté de la gare St Charles. La mer, je l’ai aperçue par la fenêtre de la salle où nous déjeunions, et puis elle surgit parfois, au bout d’une de ces rues typiques de Marseille, longues et qui montent et qui descendent.
Toute une semaine dont j’ai raté les trois premiers jours, malheureusement, et donc entre autres l’intervention d’Alain Pierrot, celle de Milad Doueihi, celle de Lou Burnard, et l’atelier EPUB animé par Hadrien Gardeur.
L’équipe du Cléo a rassemblé sous le titre de READ/WRITE BOOK une série d’articles qu’elle publie à la fois sous la forme d’un livre imprimé (impression numérique, quelques dizaines de tirages destinés aux stagiaires de l’UE), mais aussi d’un fichier PDF téléchargeable et d’une liste de liens vers les blogs sur lesquels ont paru les textes originaux. Avec Hadrien Gardeur, les stagiaires avaient pour objectif de transformer cette série de textes en un livre numérique au format EPUB, et ils sont repartis avec le READ/WRITE BOOK qui sur sa liseuse, qui sur son iPhone. Je me suis également servi de ce livre, et en particulier de son titre, pour introduire mon propre cours.
J’aurais aimé avoir plus de temps pour rencontrer les participants, pour la plupart des chercheurs ou documentalistes… C’est à peine si j’ai eu le temps d’échanger quelques mots avec certains d’entre eux, parmi lesquels Marlene, que je suis sur Twitter et qe je n’avas jamais rencontrée.
J’ai été, mais il a déjà été largement salué, très impressionnée par la présentation de Daniel Bourrion, et même, oh, la vilaine, un peu jalouse : c’est ce que j’aurais aimé réussir à faire, une présentation qui soit une suite d’images, avec très peu de mots écrits, et qui accompagne et prolonge la parole. C’est bien plus long et difficile de trouver pour chaque idée la bonne image, que d’aligner des bullet-points et des textes en style télégraphique, accompagnés de quelques illustrations, et c’est aussi beaucoup plus efficace.
Je me suis dit, tout au long de sa présentation, que même si nous occupions des places différentes dans des milieux différents, nous avions vraiment des problématiques très proches. J’aurais pu, pratiquement tout le temps, remplacer dans l’exposé de Daniel le terme « étudiant » par celui de « lecteur », et cela fonctionnait : » Aller chercher l’étudiant le lecteur où il est. »Â « Observer les pratiques numériques des étudiants lecteurs. » Des bibliothèques universitaires centrées sur les étudiants, des éditeurs centrés sur les lecteurs…
J’ai bien aimé le concept de dinosaure de l’avenir, pour désigner les liseuses que l’on achète en sachant bien qu’un nouveau modèle va sortir dans quelques semaines, et qu’elles feront figure d’antiquités dans un avenir proche..
J’ai raté la conférence de Pierre et Marin, la mienne était au même horaire. Et je n’ai même pas pu me consoler avec un des ces billets en quasi direct écrits par Hubert Guillaud (je ne sais pas comment il peut écrire aussi vite..) pour la Feuille, parce qu’Hubert est venu m’écouter, et c’est mon intervention qu’il a bloguée. – En fait, Daniel a bloguée leur intervention ici, je viens de trouver le lien. - (Je n’ai pas pu non plus rendre la gentillesse à Hubert et aller l’après-midi assister à l’atelier qu’il animait : le matin, en fermant ma valise, celle-ci a rendu l’âme, et je devais, sous peine de voyager avec mes affaires dans un sac poubelle, aller en vitesse m’en acheter une nouvelle avant de prendre le train. ( Sur twitter, j’ajouterais le tag #toutlemondesenfout, que je mets parfois quand je me laisse aller à raconter ma vie… )
Ayant réglé la question valise finalement assez vite, j’ai tout de même passé une tête, en fin d’atelier, au moment où Hubert, après avoir montré Scribd et CommentPress aux stagiaires, leur expliquait le fonctionnement de Delicious. Un atelier, un vrai, avec un ordinateur par stagiaire, et tout le monde super concentré, créant son compte sous Delicious, ajoutant ses premiers signets, choisissant ses premiers tags.
Nous avons tous ensuite marché jusqu’à l’Alcazar, la bibliothèque municipale de Marseille (construite par l’architecte Fainsilber) pour participer à un débat sur l’avenir du livre animé par Xavier Delaporte ( débat sur le même thème avec les mêmes intervenants, Hubert Guillaud, Marin Dacos et moi, également animé par Xavier Delaporte dans l’émission Place de la Toile sur France Culture vendredi prochain à 11h.)
C’était le dernier événement de la semaine, je pensais que, épuisés, les stagiaires auraient tous filé à la plage… Pas du tout, il y a eu du monde, des questions, de nombreux stagiaires de l’UE et quelques lecteurs de la bibliothèque.
Bravo à l’équipe du Cléo, et rendez-vous au BookCamp pour de nouvelles aventures.
Merci pour le clin d’oeil et la photo, que j’aime vraiment beaucoup : on dirait que le dinosaure de l’écran va me croquer, je trouve ça très drôle :-)
en gros, chaque fois que tu franchis le 45ème parallèle, tu déglingues soit une voiture, soit une valise ? – si c’est en volume proportionnel, la prochaine fois méfie-toi quand même de l’écran de ton iPhone !
et l’epub du recueil, on aurait droit à diffusion (si Marin ou Hadrien passent par là ?)
serai au rendez-vous Fr Culture (enfin, en léger différé!)
Le Epub fait en atelier est partiel et n’est donc pas diffusable. Mais l’édition définitive du recueil devrait avoir lieu en novembre, au format Epub notamment (si tout va bien).
merci, Marin – c’était juste pour savoir si notre génial Hadrien avait une moulinette miracle, j’ai la réponse!
» C’est bien plus long et difficile de trouver pour chaque idée la bonne image, » sans doute un lien délégateur , associant , vers des artchivistes ( prospectifs ! prospectifs! )
le désolant read\write manifeste aussi la pauvreté de la verbocréation jusque dans l’édition (électronique) ( en + ) ( en sciences hum & sociales: vous etes faits , que personne ne sorte) , nos claviers d’attardés (?) : > mon sonnet des voyelles arobases ( et des consonnes aussi !) :l’édition/@dition , plutot du soustrait !
Virginie, je pense que la première rencontre IRL était effectivement aux Rencontres de l’Orme, mais en 2007…
Clin d’oeil en passant — bon matin!
Merci d’avoir été si impeccable… et cool !!
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